Décès d’Anita Caron, une figure marquante du féminisme québécois

Anita CaronLa professeure émérite Anita Caron est décédée le 22 juillet dernier, à Montréal, à l’âge de 88 ans.

Professeure en sciences des religions depuis les débuts de l’UQÀM en 1969 jusqu’en 1993, elle a fait partie, en 1977, de l’équipe fondatrice du Groupe interdisciplinaire d’enseignement et de recherche féministes (GIERF), devenu en 1991 l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), dont elle a été la première directrice (1991-1993). Anita Caron a assumé de multiples responsabilités au cours de sa carrière à l’UQAM; elle fut directrice du Département des sciences religieuses, vice-doyenne des sciences humaines, membre du Conseil d’administration de l’UQAM (1977-1979) et de la Commission des études (1985-1989).

« En plus de ses activités d’enseignement, elle a poursuivi d’importants travaux de recherche sur des sujets aussi variés que le développement moral de l’enfant et l’enseignement de la philosophie aux enfants, les femmes et leur participation au pouvoir dans l’Église, l’économie sociale et la lutte contre l’appauvrissement des femmes. De 1984 à 1989, la professeure a assumé la présidence du Centre interdisciplinaire sur l’évaluation sociale des technologies (CIEST). Au moment de prendre sa retraite, en 1993, elle a accepté la présidence du Réseau québécois des chercheuses féministes, fonction qu’elle a occupée jusqu’en 2000.

Avant d’entreprendre sa carrière à l’UQAM, Anita Caron avait enseigné à la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM), en enfance inadaptée, de 1946 à 1950, puis à l’École normale Notre-Dame et à l’École normale Ville-Marie de Montréal de 1963 à 1969, tout en poursuivant sa formation universitaire. Elle sera la première femme laïque au Québec à obtenir, en 1968, un doctorat en sciences religieuses/théologie (Université de Montréal) avec une thèse sur la démythologisation.

Celle qui a reçu la Médaille du Prince de Galles quand elle a complété son brevet supérieur d’enseignement, en 1946, a été honorée du titre de professeure émérite au moment de prendre sa retraite de l’UQAM en 1993. En 1994, elle se verra octroyer le Prix du mérite de l’association Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ), dont elle a été la présidente de 1998 à 2008. »

« Cette femme de culture, cette travailleuse infatigable a poursuivi sans relâche des idéaux reliés à la démocratisation des savoirs, à la justice sociale et à l’égalité des sexes.», comme le rappelle sa collègue et amie Marie-Andrée Roy, directrice du Département de sciences des religions de l’UQÀM.

Rappelons qu’Anita Caron a dirigé l’équipe de travail ayant débouché sur la publication de l’ouvrage Femmes et pouvoir dans l’Église (Éditions VLB, Montréal, 1991) qui y analyse la question du pouvoir et du non-pouvoir des femmes dans les paroisses catholiques du Québec.

Informations recueillies par Pauline Jacob
Asbestos, 25 août 2016

Source :

Actualités UQÀM (2016, 2 août). Mort d’une pionnière. UQÀM, [en ligne]. [http://www.actualites.uqam.ca/2016/la-professeure-emerite-anita-caron-est-decedee]

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