Homélie lors des funérailles d’Édith Richard

Homélie sur l’évangile de Jean 20, 11-18
lors des funérailles d’Édith Richard

Ce récit de la rencontre entre Marie-Madeleine et Jésus se retrouve dans tous les évangiles mais tous ne mentionnent pas le même nombre de femmes. Matthieu en mentionne deux, Marc trois, et Luc plus encore, et Jean n’en retient qu’une : Marie-Madeleine.

En arrivant au tombeau, Marie-Madeleine est encore sous le choc de ce qui vient de se passer, la mort cruelle et tragique de Jésus. MarieMadeleine n’a plus rien à quoi elle pourrait se raccrocher. Elle est en pleurs, elle est inconsolable.

Et puis, en l’espace de quelques instants seulement, elle dit : J’ai vu le Seigneur!
Comment un tel retournement est-il possible?
Comment a-t-elle pu passer en si peu de temps d’un état de grande tristesse à un état d’exaltation?
L’élément déterminant, cest son entrée dans le tombeau.
Et là, dans le tombeau, ce qu’elle voit en premier, ce sont deux anges vêtus de blanc.
Ces anges se contentent de l’interroger sur les raisons de son chagrin.
Sa réponse est toujours la même :
« On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé »

Après quoi Marie-Madeleine ne reste pas dans le tombeau.

Elle ne regarde plus vers l’intérieur du tombeau, mais vers l’extérieur, du côté d’où vient la lumière. Et c’est là qu’elle voit Jésus, qui, comme les anges dans le tombeau, l’interroge à son tour sur les raisons de son chagrin.

Marie-Madeleine entend la voix de Jésus qui l’appelle par son nom.

Ce que Jésus ressuscité attend maintenant de Marie-Madeleine et de tous ses disciples c’est qu’ils partent témoigner de leur expérience, avec leurs mots à eux, leurs forces et leurs limites.

Au début, je vous ai dit que tous les évangélistes ont raconté cette visite de femmes au tombeau le matin de Pâques. Leur témoignage a été déterminant pour la vie et la naissance de l’Église.

Édith, vous le savez toutes et tous, a été une femme très engagée dans la société, une témoin de ce qui lui tenait particulièrement à cœur, une juste place des femmes dans la société et dans l’Église.

Si elle avait vécu au temps de Jésus, je suis persuadé qu’elle aurait été parmi ces femmes qui ont joué un rôle essentiel dans la naissance de l’Église parce qu’elles ont osé prendre la parole.

Après la mort de Jésus, ce sont des femmes qui sont restées le plus étroitement en contact avec lui.

Ce sont aussi tout d’abord des femmes qui, malgré ce qui semblait être un anéantissement complet de ce en quoi et en qui elles avaient mis tout leur espoir, ont gardé la foi en Jésus et son message et ont en même temps travaillé à la transformation de cette foi en quelque chose de mieux adapté à la nouvelle réalité.

Alors que leurs compagnons masculins s’étaient cachés et ne savaient pour un certain temps pas quoi faire, ces femmes n’ont cessé de proclamer que Jésus est vivant.

Fr. Martin Lavoie, O.P.
Église Saint-Albert-le-Grand, Montréal, le 20 août 2022

Martin Lavoie
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A propos Martin Lavoie

Formé en théologie, en droit canonique, en éducation et en relation d’aide, Martin Lavoie est un dominicain rattaché à la communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand (Montréal).
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