Pas de synodalité sans liberté d’expression

La loi canonique doit reconnaître les droits humains
des membres de l’Église
Mary McAleese, Ph. D.

Site Catholic Women Speak

Texte de la conférence d’ouverture prononcée par Mary McAleese lors du synode Root and Branch à Bristol (RoyaumeUni), le vendredi 10 septembre 2021 et enregistrée sur le site Web du Projet.

« Vous avez délaissé le commandement de Dieu pour vous attacher à des traditions humaines » (Mc 7, 8)

Il n’y a pas si longtemps, le principal mot en S dans l’Église catholique était Scandale. Il enveloppait l’Église dans un hiver ecclésial. Aujourd’hui, un autre important mot en S – Synodalité – promet un « printemps ecclésial », pour reprendre les récentes paroles du cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêquesi. De nombreux fidèles aimeraient voir ce printemps, mais leurs espoirs sont tempérés par la conviction que l’Église se trouve à un carrefour critique de son histoire et que, si elle ne choisit pas la bonne voie, elle risque un gel permanent. Le pape François a semblé comprendre cette situation difficile et la vague de méfiance à l’égard d’un épiscopat fautif lorsque, peu après son élection, il a déclaré que l’avenir passait par le développement d’une Église synodale à tous les niveaux, une Église qui serait une Église qui écoute, une Église dont les membres marcheraient et parleraient ensemble avec la liberté de parole et où ce qui concerne tout le monde serait discuté par tous et toutes, comme c’était le cas dans l’Église primitive. Ces mots ont apporté de l’optimisme et une nouvelle énergie a semblé percer la démoralisation généralisée.

Pour répondre en toute bonne foi à la déclaration du pape François, certains synodes diocésains ont eu lieu ou sont prévus et des processus synodaux épiscopaux nationaux sont actuellement en cours en Allemagne, en Australie, en Amérique du Sud, en Italie et en Irlande, sans oublier ce synode Root and Branch dirigé par des laïcs, synode qui ne connaît pas de frontières géographiques. En outre, il y a l’initiative surprise de François qui a annoncé qu’en octobre de cette année un processus synodal commencerait dans toute l’Église universelle et se terminerait par un synode des évêques à Rome en 2023. Il aura pour thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Il a été surnommé « Synode sur la synodalité ». Le pape François et le Bureau du Synode ont défini les conditions de participation des membres de l’Église. Maintenant, nous exposons les nôtres car les leurs manquent de fondements importants.

Je veux souligner que bien qu’il soit important de développer une nouvelle culture de la synodalité dans l’Église, la synodalité ne fonctionnera pas. En fait la future Église ne fonctionnera que si elle accepte sans équivoque que, pour tous ses membres, à travers ses lois et ses processus, y compris les synodes, les droits humains inaliénables énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 soient respectés. Ces droits comprennent tant l’égalité des hommes et des femmes que leurs droits intellectuels à la liberté d’expression, de parole, de pensée, d’opinion, de croyance, de conscience et de religion, y compris le droit de changer de religion. Le droit canon de l’Église impose actuellement des limites et des restrictions à tous ces droits. Malheureusement, il est d’ores et déjà clair que dans la conception de la synodalité de François, ces questions ne feront probablement pas l’objet de discussions. Pourtant, il est urgent qu’elles le soient.

La synodalité est un concept qui n’est mentionné et encore moins défini dans aucun document de Vatican IIii ou dans le code de droit canonique de 1983. Le pape François a admis qu’il est plus facile de le nommer que de l’expliqueriii et la Commission théologique internationale a souligné en 2018 que le mot même de « synodalité » « est une nouveauté linguistique qui nécessite une clarification théologique minutieuse »iv. Il y a eu peu de clarification théologique, mais une foule de clarifications juridiques construites à la hâte, y compris de la part du pape François, et cette semaine nous avons reçu un document préparatoire décousu du Bureau du Synode des évêques qui, tout en nous disant « que nous sommes à un moment crucial de transition dans la vie de l’Église, un moment qui ne peut être ignoré » a remarquablement négligé les questions fondamentales concernant vos droits et les miens en tant que membres de l’Église, lesquels sont au cœur de cette « transition cruciale ».

Sans un changement de cap, il est peu probable que le prochain Synode sur la Synodalité produise un dégel ecclésial mesurable. Un plus grand espoir réside dans ce Synode dirigé par des laïcs et dans le Synode allemand qui offrent tous deux un modèle progressif de synodalité basé sur des principes qui, dans leur forme actuelle, seront absents du Synode des évêques sur la synodalité, à savoir l’égalité de tous les membres de l’Église, la liberté de parole et des ordres du jour entièrement ouverts à la discussion de questions controversées. Nous devons espérer et prier pour qu’un nombre suffisant de fidèles dans chaque diocèse, y compris les laïcs, les religieux, les prêtres et les évêques, trouvent le courage d’insister pour que la reconnaissance dans la loi de l’Église de l’égalité et de la liberté intellectuelle de tous les membres de l’Église soit une priorité dans les rapports épiscopaux nationaux qui iront à Rome pour le Synode de 2023. Ce sera le plus important bouton de réinitialisation que l’Église ait jamais touché.

Malgré la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’Église a continué à enseigner que le magistère a le droit incontestable de restreindre vos droits et les miens en tant que membres de l’Église. Elle affirme qu’elle peut légitimement le faire en raison des promesses personnelles que nous avons faites lors de notre baptême et qui nous imposent des obligations à vie en tant que membres de l’Église.

Ces obligations comprennent l’obéissance au magistère, la soumissions à des enseignements magistériels, même ceux que nous trouvons inacceptables, et l’abstention de toute dissidence afin de maintenir la communion. En d’autres termes, par nos engagements baptismaux, nous sommes censés avoir accepté le droit du magistère d’imposer des limitations à notre liberté d’expression, d’opinion, de conscience, de croyance, de religion et de changement de religion.

Le concile Vatican II a dissimulé de façon scandaleuse cette question dans sa déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae qui reconnaissait seulement que les personnes extérieures à l’Église avaient le droit de ne pas être contraintes d’embrasser la foi. En petits caractères, elle ignorait la Déclaration universelle des droits de l’homme et maintenait l’affirmation magistérielle selon laquelle tous ceux et toutes celles qui sont baptisés dans l’Église catholique sont liés par le baptême à des obligations fixes d’appartenance auxquelles ils ne peuvent librement échapper.

À mon avis, cette conception du contrôle magistériel sur les membres de l’Église n’est plus viable. Pendant des générations, elle a été fondée sur des postulats incontestés qui ont façonné et protégé une culture ecclésiale dominée par le cléricalisme et le hiérarchisme masculin célibataire, qui a réduit au silence et méprisé les voix des fidèles, en particulier celles des laïcs, des femmes et des dissidents, laïcs et clercs. Il en est résulté une structure dysfonctionnelle et une direction trop lourde, avec une répression malsaine de toute discussion interne. Ce mode de fonctionnement a facilité une gestion épiscopale non imputable et peu fiable par des hommes d’affaires plutôt que par des hommes du Christ. Ceci a conduit à la persistance d’enseignements et de pratiques non éclairés et nuisibles non seulement pour l’Église, mais aussi pour l’humanité. Car l’Église catholique est un acteur mondial influent. Elle est présente sur les cinq continents et ses membres constituent un sixième de la population mondiale, . Elle devrait montrer l’exemple en mettant en pratique l’égalité entre les personnes et la liberté d’expression comme des dons de Dieu. Mais au lieu de cela, elle bloque son propre progrès comme celui des sociétés entières et des genres en s’accrochant à un modèle impérial archaïque de contrôle. Ce modèle prétend faire de chacun d’entre nous un esclave permanent, non pas du grand commandement libérateur du Christ de s’aimer les uns les autres, mais de l’autoritarisme du magistère. Cet autoritarisme aberrant, dangereux ou non chrétien a été tout cela au cours de l’histoire de l’Église, y compris de nos jours.

Je veux souligner ici que nous sommes arrivés à un tournant où, avant de pouvoir aller de l’avant en tant qu’Église, nous devons remettre en question ces postulats dits fondamentaux et jamais remis en question qui osent limiter les facultés et les libertés fondamentales que Dieu nous a données de former nos propres opinions, d’affirmer nos idées et d’informer nos propres consciences. Ce que Dieu a donné, l’Église n’a pas le droit de le reprendre. Pourtant, elle le fait par la nature contraignante des obligations fondées sur les promesses baptismales. Il est temps pour nous de faire valoir que les promesses baptismales fictives faites par des bébés non conscients, comme c’est le cas pour quatre-vingt-quatre pour cent des membres de l’Église baptisés étant enfants, et même les promesses réelles faites par des catéchumènes adultes ne peuvent plus être invoquées pour justifier la privation des membres de l’Église de leurs droits humains inaliénables de se faire leur propre opinion, d’émettre leurs propres opinions, d’être en désaccord avec le magistère et de le contester ainsi que de changer complètement d’avis sur leur appartenance à l’Église.

Soyons clairs : le baptême des enfants, bien que normatif dans l’Église, n’est pas en soi le problème. Ce qui est problématique ici, c’est l’incapacité du magistère à séparer les conséquences divines et humaines du baptême. Ce sont ces dernières qui sont problématiques. Les effets théologiques divins du baptême sont les dons gratuits de la grâce divine qui ouvrent le chemin du salut, nous libèrent du péché originel et nous incorporent au corps du Christ. Cette grâce salvatrice divine entre dans nos âmes comme un levain qui est sans cesse disponible pour nous et nous invite à une relation avec le Christ. Elle ne nous commande pas et ne nous force pas. Elle invite. Nous sommes libres de l’accepter ou de la rejeter, encore et encore.

Les conséquences d’origine humaine du baptême que l’on trouve dans le droit canon ne sont pas gratuites et ne sont certainement pas d’origine divine. Elles sont ajoutées au sacrement du baptême pour forcer l’inscription en tant que membres à vie de l’Église catholique et pour imposer une fois pour toutes l’acceptation des obligations étendues de l’adhésion que la grande majorité d’entre nous n’a pas la capacité d’évaluer avant qu’il ne soit trop tard. Ces obligations nous maintiennent à jamais dans une relation d’asservissement et de soumission non pas au Christ, mais aux pasteurs sacrés. Puisque leur pouvoir sur nous découle de promesses que la grande majorité d’entre nous n’a jamais réalisées, il est légitime de se demander si quelqu’un avait le droit de les faire en notre nom.

Je me souviens encore avec horreur du jour où le curé de notre paroisse a réprimandé ma mère devant sa famille pour avoir subi une hystérectomie sans sa permission alors qu’elle était encore en âge de procréer. Elle avait trente-neuf ans, avait eu onze grossesses, neuf enfants vivants allant d’un nouveau-né à un de dix-huit ans et était en danger de mort à cause d’une hémorragie. C’était alors un cas de « Tout sur nous – sans nous ». C’est toujours le cas et, malheureusement, la vision du pape François sur la synodalité ne changera rien aux projets actuels à moins que des voix de ce synode, de celui d’Allemagne et de ceux d’ailleurs n’interrompent ce qui est planifié à notre sujet, sans nous, au moment même où nous parlons. Regardons de plus près.

Ceux et celles qui ont suivi les quatre derniers synodes du pape François connaissent la chorégraphie prudente du processus synodal qui sera lancé le mois prochain. On nous dit qu’il y aura trois phases. La première est une phase dite de consultation diocésaine qui s’adressera à tous les fidèles, y compris les 1,3 milliards de laïcs, afin de recueillir leur avis par le biais de questionnaires distribués au niveau diocésain. En réalité, il ne s’agira d’une première phase que de nom, car elle aura été précédée d’un processus de conception et de rédaction détaillé mené par les fonctionnaires du bureau du Synode des évêques. Le document préparatoire publié cette semaine montre déjà qu’il a été méticuleusement conçu pour éviter les réactions des fidèles sur les enseignements magistériels contestés ou sur des questions négligées comme la reconnaissance de l’égalité et des droits humains intellectuels des membres de l’Église. Après une laborieuse consultation locale sur les « dix noyaux thématiques » déjà identifiés par le Bureau central du Synode à Rome commence la phase deux, celle du discernement continental. Elle implique uniquement les évêques des conférences épiscopales. Après avoir recueilli les réponses aux questionnaires, ils les distilleront, en privé et avec un contrôle éditorial absolu, dans des rapports qui seront transmis au bureau du Synode à Rome. Là, ils seront à nouveau filtrés par les responsables synodaux pour constituer les documents de travail de la troisième phase, c’est-à-dire la phase de délibération ou de conclusion. Cette phase finale et décisive aura lieu à Rome lors de la réunion formelle du Synode des évêques en octobre 2023.

À ce moment-là, le langage séduisant du « faire route ensemble » sera depuis longtemps redondant, car les laïcs disparaissent du voyage à la fin de la première phase et un processus d’aseptisation secret prend le relais. À partir de ce moment-là, seuls les évêques voyageront ensemble. La pratique passée indique, qu’à quelques nobles exceptions près, les conférences épiscopales ne publieront pas ouvertement leurs rapports complets. L’usage veut que les synodes des évêques se tiennent à huis clos, en présence d’une infime poignée de laïcs invités, parmi lesquels on retrouve une présence féminine dérisoire et symbolique. Vous pouvez être assurés que cette dernière sera ridiculement mise en évidence par les responsables du Vatican, comme si nous ne savions pas faire de simples calculs. Le Synode se terminera probablement par l’adoption d’un rapport synodal approuvé par le Pape ou par une exhortation papale post-synodale qui déterminera, en bien ou en mal, la forme de la synodalité de l’Église pour les décennies à venir.

Le pape François prétend que ce processus absurde honorera, par une étrange alchimie, le principe cher à l’Église du premier millénaire : « quod omnes tangit ab omnibus tractari debet » [Ce qui concerne tout le monde devrait être discuté par tout le monde|v. Mais ce ne sera pas le cas. C’est délibérément conçu pour que ça ne se produise pas. François prétend que le processus synodal est conçu pour éviter une sorte de parlementarisme des fidèles. En réalité, il ne fait que poursuivre un parlementarisme exclusivement épiscopal. Heureusement pour les laïcs, le Bureau du Synode à Rome a déclaré que les propositions d’individus ou de groupes de fidèles seront les bienvenues en dehors du processus synodal dirigé par les épiscopats. Théoriquement, ce synode dirigé par des laïcs a donc la possibilité et surtout le droit, selon le droit de l’Église, d’envoyer directement son propre rapport qui pourrait alimenter la discussion éventuelle à Rome. Cependant, les principes sur lesquels le synode actuel Root and Branch est fondé constituent un véritable défi pour le magistère et le synode de Rome, simplement parce qu’ils insistent sur un ordre du jour ouvert, la liberté de parole et la citoyenneté coégale de tous les membres de l’Église. Ce sont ces mêmes principes qui ont mis le Synode allemand en difficulté et leur histoire est aussi instructive que décourageante.

Le parcours synodal national de l’Église allemande a été entamé de bonne foi en 2019 en réponse à l’appel enthousiaste du pape François en faveur d’une synodalité nouvelle et significative. Il a également commencé en réponse directe aux demandes de réforme de l’Église de la part d’un corps de fidèles profondément démoralisés par les scandales d’abus sexuels en série, la mauvaise gestion épiscopale et un tas d’autres points réclamant une discussion interne franche avec les pasteurs sacrés car les fidèles étaient fatigués de la futilité de se parler entre eux. Beaucoup ont vu dans l’appel du pape François à une nouvelle synodalité inclusive et libre de parole un signe de l’Esprit saint à l’œuvre. Il ne fait aucun doute que le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Grech, et le pape François ont suscité des attentes et des espoirs raisonnables d’une forme aussi radicale de synodalité par des affirmations émouvantes et radicales. Le cardinal Grech a déclaré : « Le pape François a inauguré un nouveau style de synodes marqué par une réelle liberté de parole »vi et le pape François a affirmé que ses synodes obéiraient toujours à ce principe si cher à l’Église du premier millénaire : « quod omnes tangit ab omnibus tractari debet » [Ce qui concerne tout le monde devrait être discuté par tout le mondevii.

A première vue, rien n’aurait pu être plus proche de la vision de François de sa nouvelle forme de synodalité que le processus synodal initié en Allemagne. Il s’agissait d’une collaboration entre la Conférence épiscopale allemande et le Comité central des catholiques allemands [ZdK] dirigé par des laïcs. Ils se sont mis d’accord sur l’égalité de votes entre le clergé, les laïcs et les évêques, et sur la discussion de nombreuses questions litigieuses, notamment la morale sexuelle et les femmes dans les ministères de l’Église. C’était et cela reste un modèle de liberté d’expression, de coresponsabilité et de discussion de « ce qui touche tout le monde et est discuté par tout le monde ». Pourtant, en quelques semaines, le Synode allemand a eu de sérieux problèmes avec le Saint-Siège. Les messages papaux progressistes que le Synode allemand avait légitimement pris pour argent comptant ont ensuite été contredits par le pape François lui-même, dans un autre de ses revirements classiques exaspérants.

Le pape François a réagi avec inquiétude presque immédiatement au processus synodal allemand en juin 2019viii. Il a mis en garde contre ce qu’il a appelé « une fausse synodalité » qui voulait « mettre de l’ordre dans l’Église et la conformer à la logique contemporaine ». Il a conseillé que l’ordre du jour du synode allemand passe à la discussion sur l’évangélisation et ne discute pas ou ne prenne pas de décisions sur des sujets qui font l’objet d’enseignements pour l’Église universelle. Le synode allemand a décidé de ne pas discuter de l’évangélisation et a continué comme prévu. Le cardinal Ouellet, chef de la Congrégation pour les évêques du Vatican, a alors écrit aux évêques allemands en des termes juridiques plus sévères pour leur dire que leur synode n’était « pas ecclésiologiquement valide », qu’en droit canonique, il ne s’agissait pas du tout d’un synode, mais d’un « concile particulier » et qu’en tant que tel il devait être approuvé par le pape et avoir un mandat défini par le pape, ce qui n’était pas le cas.

Ensuite, en mars 2021, un projet de propositions allemandes sur les idées d’une Église accueillante et inclusive qui permettrait la bénédiction des couples catholiques de même sexe mariés civilement a été rejeté de manière préventive par la Congrégation pour la doctrine de la foi avec l’approbation du Pape. La Congrégation a poursuivi en disant que de telles bénédictions étaient interdites parce que les catholiques homosexuels mariés civilement sont incapables d’accueillir ou d’exprimer la grâce de Dieu! Cela s’est produit la semaine même de la Saint-Patrick, alors que le clergé irlandais était occupé à bénir des plants de trèfles en pot. La situation a empiré.

Pour écarter le doute qu’il a lui-même créé, le pape François, dans son récent livre Un temps pour changer, a fermement fait marche arrière sur toute perspective d’un modèle progressif de synodalité en disant :

En parlant de synodalité, il est important de ne pas confondre la doctrine et la tradition catholiques avec les normes et les pratiques de l’Église. Ce qui est discuté lors des réunions synodales ne sont pas les vérités traditionnelles de la doctrine chrétienne. Le synode s’intéresse principalement à la manière dont l’enseignement peut être vécu et appliqué dans les contextes changeants de notre époque.

Les synodes ne sont donc pas, selon le pape François, des lieux de débat ouvert et robuste avec une liberté de parole sur les enseignements magistériels controversés, mais plutôt des cadres bien balisés où la discussion est limitée à la façon dont ces mêmes enseignements peuvent être appliqués avec succès dans notre contexte contemporain. Inutile est un qualificatif trop faible!

Il est difficile de voir comment cela honore le principe – rien sur nous sans nous – comme le prétend François. Il est tout aussi difficile de voir comment ce modèle de synodalité bâillonnée permettra d’obtenir un printemps ecclésial. Il est plus probable qu’il ne fera que prolonger l’hiver ecclésial et glacer les pousses vertes de l’espoir. La loi actuelle de l’Église met un cadenas sur nos droits humains d’ordre intellectuel que les laïcs formés au Newman Theological College cherchent maintenant à déverrouiller afin de faciliter un débat ouvert, mature et courageux entre égaux, débat qui seul peut faire de l’Église un guide crédible du XXIe siècle pour l’évangélisation pour le Christ et pour le salut. Enlever ce cadenas est une tâche qui revient au pape François en tant que législateur suprême et c’est la clé pour que son Synode sur la Synodalité ait une chance de succès. Pourtant, dans les centaines de milliers de mots qu’il a écrits et prononcés, y compris sur les droits humains, les vôtres et les miens en tant que membres de l’Église n’ont jamais été mentionnés. Il est temps qu’ils le soient. Comme il l’a dit lui-même dans Fratelli Tutti, « Nous disons une chose avec des mots mais nos actions et la réalité racontent une autre histoire »ix

Alors que de nombreuses personnes quittent l’Église, d’autres s’y accrochent dans l’espoir d’une réforme, croyant qu’en dépit de son histoire souvent épouvantable, elle peut être le service salvifique, humble et crédible que le Christ a voulu pour le monde. Mais cela se réalisera seulement lorsqu’elle sera enfin libérée du dysfonctionnement structurel qui a créé le désordre magistral que le pape François ne veut pas que nous mettions en ordre. Et quel désordre!

Plusieurs d’entre nous désespèrent de plus en plus de l’incapacité de notre Église à braquer un projecteur critique sur elle-même tout en braquant un projecteur critique sur le monde en général, de son indulgence pour l’amnésie historique, […] de sa capacité à dissimuler, à blâmer avec suffisance tout sauf elle-même pour ses problèmes internes, de son cléricalisme contrôlant, de sa misogynie cavalière, de son homophobie diabolique, de ses abus sexuels et physiques d’enfants en institution et dans l’Église, des dissimulations des évêques qui ont protégé les criminels et ignoré les victimes, de son manque de transparence et de responsabilité financières, de l’imposition d’une surchage à un clergé vieillissant, fatigué et découragé plutôt que d’assumer la responsabilité interne de l’effondrement des vocations, de son refus de laisser les personnes les plus touchées par des enseignements contestés comme ceux d’Humanae Vitae participer à tout débat interne, de son manquement aux obligations découlant des traités relatifs aux droits humains, de son hypocrisie à prêcher la justice, l’égalité, l’inclusion, la diversité et l’accès à des procédures judicières convenables pour toutes les personnes tout en ne les pratiquant pas à l’interne, de son plaidoyer externe incessant en faveur du droit à la vie des enfants à naître tout en ignorant hypocritement le fait que l’Église, dont la mission première est le salut, enseigne elle-même qu’elle ne peut garantir le droit à la vie éternelle aux quatre-vingts millions de bébés qui meurent chaque année sans avoir été baptisés à la suite d’une fausse couche naturelle, d’un avortement ou d’une mortinaissance. Elle se fait la championne de la responsabilité environnementale tout en omettant d’atténuer les dommages causés à l’environnement et le gaspillage social et financier causé par l’énorme portefeuille de biens immobiliers non durables, sous-utilisés et inutilisés appartenant à l’Église, le plus grand propriétaire non gouvernemental de biens privés au monde. La liste s’allonge… et avec elle, l’Église magistérielle se déconnecte de plus en plus du Christ à mesure que le puits peu profond de la capacité de décision dans lequel elle puise se tarit.

Nous aimerions discuter librement de ces choses et contribuer à leur résolution dans un forum officiel permanent et inclusif au sein de l’Église, pour le bien de celle-ci. Un tel forum n’existe pas; c’est pourquoi Root and Branch a créé celui-ci. Le pape François semblait avoir saisi les signes des temps en faveur d’une structure de débat d’une Église ouverte à tous et à toutes. Mais sa notion de synodalité semble maintenant vouloir empêcher tout débat ouvert ou, du moins, en réduire la portée jusqu’à qu’elle devienne non significative.

Tant que l’Église magistérielle ne reconnaîtra pas la pleine égalité de tous ses membres en tant que citoyennes et citoyens de l’Église, tant qu’elle ne reconnaîtra pas les droits inaliénables de tous ses membres à la liberté de parole, d’expression, d’opinion, de conscience, de croyance, de religion et le droit de changer de religion, tous les synodes officiels de l’Église, qu’ils soient diocésains, nationaux ou épiscopaux, seront aussi sans portée et honteusement inefficaces que l’ont été tous les synodes épiscopaux depuis leur création en 1965. Cela inclut les quatre synodes de François qui, bien qu’ils aient fait l’objet d’un trop large battage publicitaire, malgré leur importante empreinte carbone cléricale, ont tous été trop coûteux, trop longs, décevants et peu concluants, témoignant uniquement de l’inadéquation désespérée du modèle synodal officiel de l’Église, un modèle désespérément dépassé composé de membres impuissants et d’un magistère tout-puissant.

L’Église continuera à perdre des membres et à voir son impact externe et interne diminuer si elle ne passe pas d’une culture d’obligations imposées à une culture d’invitation, d’une catéchèse d’obligations imposées à une catéchèse d’invitation ouverte. Dans une telle culture ouverte, les grâces baptismales divines peuvent couler librement. Dans notre culture de contrôle magistériel, elles sont bloquées et nous sommes spirituellement infantilisés tandis que le magistère nous dit qu’il a toutes les réponses et que nous n’avons pas le droit de poser des questions.

Pourtant, plus dans l’espoir que dans l’attente, nous nous réunissons pour répondre de bonne foi à l’appel du pape François en faveur d’une Église davantage synodale, car d’une certaine manière, nous croyons encore aux miracles. Le Canon 212§3 du Code de droit canonique de 1983 dit que les fidèles du Christ :

ont le droit, et même parfois le devoir, selon leurs connaissances, leur compétence et leur position, de donner aux pasteurs sacrés leurs opinions sur les questions qui concernent le bien de l’Église. Ils ont également le droit de faire connaître leur point de vue à d’autres fidèles du Christ.

Cet énoncé du droit canon est encourageant pour la ressource phénoménale que représentent la capacité de discernement et la sagesse des fidèles. Mais ce canon n’est pas une charte de la liberté, car il suffit d’écouter comment notre droit d’exprimer nos opinions est limité. Nous « devons toujours respecter l’intégrité de la foi et des mœurs, [et] montrer la révérence due aux pasteurs (sacrés) ». Nous sommes « tenus de montrer une obéissance chrétienne à ce que les pasteurs sacrés, qui représentent le Christ, déclarent en tant que maîtres de la foi et prescrivent en tant que dirigeants de l’Église »x et nous sommes tenus de préserver notre « communion avec l’Église en tout temps, même dans [nos] actions extérieures »xi

Il est grand temps que ces canons soient révisés pour reconnaître l’inaliénabilité transcendante des droits humains et des libertés intellectuelles fondamentales de tous les fidèles, et surtout leur droit à être impliqués dans la prise des décisions qui les concernent.

Le droit canonique doit également tenir compte des droits de l’enfant tels qu’ils sont définis dans la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant de 1989, Convention à laquelle le Saint-Siège a adhéré tout en étant un État participant très négligent. La Convention stipule que si les parents ont bien sûr le droit de faire baptiser leurs enfants et de les élever dans la foi, ils doivent reconnaître et respecter le droit de l’enfant de se faire sa propre opinion sur son appartenance à un groupe religieux, la doctrine et les enseignements qu’il a reçu, lorsqu’il est capable de le faire. Le Saint-Siège est tenu d’honorer les principes de la Convention dans ses lois et ses pratiques, mais ne le fait pas actuellement. S’il le faisait, nous pourrions rapidement disposer d’une Église saine, composée de fidèles convaincus, tenus non par des obligations imposées, mais par une passion personnelle réelle et librement offerte pour l’Évangile et la puissance de l’amour de Dieu. Une telle Église bien portante aurait la possibilité d’être beaucoup plus convaincante sur le plan évangélique au sujet du Christ et pourrait se débarrasser des vanités accumulées au cours de l’histoire qui ont transformé la foi en un ersatz de devoirs et d’obligations. Une telle Église pourrait utilement discuter de l’évangélisation, mais pas l’Église, actuelle; pas encore.

Nous ne devrions avoir aucun doute sur le fait qu’il s’agit d’un moment décisif dans l’Église contemporaine. La poussée populiste hâtive du pape François pour une synodalité mal définie était au moins une reconnaissance que quelque chose devait céder. Ce Synode des laïcs, dirigé par Root and Branch, avec sa clarté et sa cohérence sur ce qu’il attend de la synodalité et ce qu’il veut pour l’Église du futur, a la chance de jouer un rôle unique et historique dans le déplacement des barrages internes de l’Église. Mais il y a une réalité choquante ici qui est que, malgré une affirmation contraire, la participation des laïcs a été constamment gelée et le pouvoir épiscopal encore plus fortement consolidé au cours des XXe et XXIe siècles, les siècles mêmes qui ont vu l’émergence d’un laïcat très largement éduqué et qui étaient censés voir une large adhésion conciliaire aux charismes laïcs.

Le Code de droit canonique de 1917 avait prévu que, dans chaque province ecclésiastique, il y aurait tous les vingt ans un conseil provincial avec une participation laïque (can. 283). Cela ne s’est jamais réalisé, car il s’agissait d’une initiative épiscopale, et donc, à de rares exceptions près, les synodes diocésains et les conseils nationaux et régionaux sont passés de mode. Ainsi, cette forme de participation des laïcs, limitée mais au moins existante, a été en grande partie perdue pour l’Église. Les années qui ont suivi le concile Vatican II et desquelles on espérait qu’elles donneraient une plus grande place aux charismes laïcs ont plutôt vu la consolidation et l’augmentation du pouvoir des nouvelles conférences épiscopales composées uniquement d’évêques, sans rôle clair pour les laïcs, si ce n’est une participation limitée au sein de comités facultatifs bien éloignés des questions d’enseignement et de doctrine. La création en 1965 du Synode des évêques, un nouvel organe consultatif auprès du pape, n’a pas non plus prévu de représentation laïque.

Thomas Reese souligne que les synodes d’évêques « étaient souvent un embarras…. L’ensemble du processus était soigneusement géré par les responsables du Vatican et les évêques qui ignoraient les règles du jeu… se faisaient critiquer »xii

François était lui-même critique à l’égard du Synode des évêques en déclarant peu après son élection : « Nous devons leur donner une forme moins rigide. Je ne veux pas de consultations symboliques, mais de vraies consultations »xiii.

Une vieille blague irlandaise raconte que des touristes étrangers, perdus sur une route de campagne étroite et sinueuse, s’arrêtent pour demander à un fermier du coin la direction de la ville qui est leur destination. Il répond : « Et bien, si c’est là que vous allez, je ne partirais pas d’ici si j’étais vous! ». C’est une description presque exacte du voyage désorganisé et sans carte du pape François vers une Église synodale. Pourtant, c’est là où nous sommes. Dans l’état actuel des choses, à moins que quelque chose de miraculeux n’interrompe la trajectoire actuelle de François, notre destination sera un cul-de-sac appelé « amère déception ». Mais ce synode pourrait bien être ce miracle.

Les processus synodaux dirigés par des laïcsxiv, comme celui-ci, peuvent montrer à l’Église en général et au magistère en particulier ce que c’est que d’être des membres égaux de l’Église, comment pratiquer respectueusement la liberté d’expression, comment écouter, comment entendre et comment faire confiance aux voix des hommes et des femmes laïcs qui se soucient de l’Église et qui sont ouverts aux conseils de l’Esprit saint. Leur nouvelle sagesse peut encore apporter des réponses aux problèmes qu’une infrastructure hiérarchique en décomposition ne peut affronter.

La seule façon pour ce Synode d’offrir une réelle liberté de parole et un ordre du jour ouvert dédié à la meilleure pratique du grand commandement de s’aimer les uns les autres est d’ignorer les contraintes imposées par le magistère et d’insister sur le fait que nos droits humains ne sont pas éclipsés par la loi de l’Église, mais sont en fait violés par elle.

En attirant l’attention des organisateurs du prochain synode des évêques sur cette façon de faire, on peut espérer, même si c’est à la dernière minute, donner raison au cardinal Grech qui affirme que les synodes du pape François ont un nouveau style « marqué par une réelle liberté de parole ». Le pape François a mis en garde contre une fausse synodalité qui veut mettre de l’ordre dans l’Église. Si une institution a besoin d’être remise en ordre, Saint-Père, c’est bien notre Église, car nous sommes confrontés à un désordre impie créé par l’abus déshonorant et systémique d’un pouvoir clérical démesuré. Cela a découragé les fidèles. Nous devrions nous réjouir du miracle qui se déroule ici, à savoir qu’il y a encore des gens qui veulent se lever et aider à mettre de l’ordre dans ce désordre magistral, non pas avec des dissimulations épiscopales peu chrétiennes, mais avec une franchise chrétienne. Notre type de synodalité peut conduire à un nouveau type de communion enfin digne du Christ qui est après tout l’auteur même de nos droits humains inaliénables et de nos libertés fondamentales, qui se tient à nos côtés lorsque nous utilisons la voix et la liberté qu’il nous a données pour exiger du magistère qu’il honore pleinement nos droits et nos libertés et qu’ils l’honorent Lui, comme nous le faisons ici à ce Synode en son Saint Nom.

Mary McAleese

Version originale : https://voicesoffaith.org/conversations-1/2021/9/30/no-synodality-without-freedom-of-speech-canon-law-must-acknowledge-the-human-rights-of-church-members?fbclid=IwAR2lLuXvVQfndohUtSPpOH1KCrdKZYBeSEFZKR4jR_QyTxtsa0J-C_3WuK0
Traduction : Pauline Jacob et Michel Goudreau à l’aide de versions gratuites de logiciels de traduction.

NOTES

i Discours du cardinal Grech à la Conférence des évêques catholiques irlandais le 4 mars 2021.

ii Commission théologique internationale (2018), La synodalité dans la vie et la mission de l’Église, 6, [https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_cti_20180302_sinodalita_fr.html

iii Pape François, Discours à l’occasion du 50e anniversaire du Synode des évêques, 17 octobre 2015. [https://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/october/documents/papa-francesco_20151017_50-anniversario-sinodo.html]

iv Commission théologique internationale (2018), La synodalité dans la vie et la mission de l’Église, 5, [https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_cti_20180302_sinodalita_fr.html

v Pape François, Austen Ivereigh, Let us Dream, The path to a better future, 84.

vi Cardinal Mario Grech, Address to the Irish bishops on Synodality [Discours du cardinal Mario Grech aux évêques d’Irlande sur la synodalité], 3 février 2021, [https://www.catholicbishops.ie/2021/03/04/address-of-cardinal-mario-grech-to-the-bishops-of-ireland-on-synodality-2/]

vii Pape François, Austen Ivereigh, Let us Dream, The path to a better future, 84. (Version française : Un temps pour changer : viens, parlons, osons rêver…, Montréal, Flammarion québec, 2020))

viii Pope francis, lettera del santo padre francesco al popolo di dio che è in cammino in germania [Lettre du Saint-Père François au peuple de Dieu en marche en allemagne], 29 juin 2019 [https://www.vatican.va/content/francesco/it/letters/2019/documents/papa-francesco_20190629_lettera-fedeligermania.html].

ix Pape François, Fratelli Tutti, 22.

x Can. 212§1

xi Can. 209§1

xii Thomas Reese, Three ways to impro 3. [https://www.americamagazine.org/pope-francis-interview ]

xiv Par exemple : The Root and Branch Synod Bristol, Royaume-Uni, 5-12 septembre 2021.

Mary McAleese
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A propos Mary McAleese

Présidente de l'Irlande de 1997 à 2011, Mary McAleese est actuellement chancelière du Trinity College de Dublin. Titulaire d'un doctorat et d'une licence en droit canonique de l'Université pontificale grégorienne de Rome, et d'une maîtrise en droit canonique du Milltown Institute (Dublin), elle s’est mérité le prestigieux prix de théologie catholique Alfons Auer Ethics Award 2019 pour sa recherche doctorale anlysant le Code de droit canon de 1983 de l’Église catholique romaine concernant les enfants.
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2 réponses à Pas de synodalité sans liberté d’expression

  1. Michel Couillard dit :

    Nos droits enchâsses dans la déclaration universelle des droits sont inspirés, je crois, par les paroles de Paul :  » Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme ni la femme; car tous vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus . » (Ga 3, 28)

  2. Johanne Philipps dit :

    Merci à vous de Femmes et ministères, de rendre disponible cette prise de parole importante et essentielle. Je souligne cet extrait :
    « Tant que l’Église magistérielle ne reconnaîtra pas la pleine égalité de tous ses membres en tant que citoyennes et citoyens de l’Église, tant qu’elle ne reconnaîtra pas les droits inaliénables de tous ses membres à la liberté de parole, d’expression, d’opinion, de conscience, de croyance, de religion et le droit de changer de religion, tous les synodes officiels de l’Église, qu’ils soient diocésains, nationaux ou épiscopaux, seront aussi sans portée et honteusement inefficaces que l’ont été tous les synodes épiscopaux depuis leur création en 1965.  »

    Johanne Philipps

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