Marche-t-on dans l’Église?

Le 10e anniversaire de la Marche mondiale des Femmes rappelle aux femmes l’importance de marcher, de continuer à avancer sur la route de la vie, des années et des siècles.

Oui, les femmes ont progressé dans la conquête de leurs droits, dans l’éducation à  tous les niveaux, dans la façon de vivre libre et autonome. C’est ce que nous voulons célébrer en ce 17 octobre 2010, où se terminera à Rimouski la Marche mondiale des Femmes.  Tout n’est pas acquis, et ce qui est acquis n’est jamais définitif.  La conscience doit toujours rester en éveil, en état de grande vigilance, car il y a toujours des briseurs d’avancement qui se cachent à quelque part et tentent de nous couper l’herbe sous le pied. Pensons au programme de contestation judiciaire  qui a été aboli le 26 septembre 2006 par le gouvernement canadien. Ainsi les groupes et des citoyens ne peuvent plus contester les lois ou pratiques disciminatoires du gouvernement.  Les activités de défense des droits des femmes ont été touchées en premier; de nombreux groupes de femmes ont vu leur financement amputé. (voir « Pas de démocratie sans voix! », de Dominique Peschard, Relations, septembre 2010, p. 8)

Et qu’en est-il dans l’Église catholique ? Sommes-nous en marche pour l’avancement de nos droits ? Au contraire, nous sentons que l’institution romaine a toujours le pied sur les freins pour que des femmes pleines d’élan ne s’aventurent pas trop loin. On entend toujours répéter que l’Église est pour la dignité des personnes, en incluant les femmes, mais les femmes sont hélas! plutôt perçues comme des moyens pour maintenir la famille stable, pour profiter du bénévolat et de la main-d’oeuvre à prix réduit dans les activités pastorales, comme des servantes qui ne doivent jamais revendiquer car elles sont alors accusées de rechercher le pouvoir. Mais il n’y a pas de pouvoir dans l’Église, dit-on!

Alors que faire ? Se résigner ou oser prendre la parole et faire les choses inédites qui nous intéressent. Nous ne pouvons laisser périr les dons et talents que nous avons pour annoncer la Bonne nouvelle. C’est là que nous devons scander les pas de notre marche! 

Septembre 2010

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