30e anniversaire du réseau Femmes et Ministères, 1982-2012

L’histoire contient l’avenir.
Une immense espérance est en germe dans nos origines.
Marie Gérin-Lajoie[1]


Gisele TurcotN’est-il pas significatif et réjouissant de nous retrouver pour célébrer ensemble les 30 ans de Femmes et Ministères au moment où l’Église universelle se souvient de l’ouverture du concile œcuménique Vatican II, il y a 50 ans? Cet événement voulait souffler un printemps de renouveau sur le peuple de Dieu. Nous constatons qu’il a fait naître des résistances autant qu’il avait soulevé de profonds espoirs. Mais l’aventure n’a pas été vaine, si l’on en croit le théologien Karl Rahner[2]:

Je vois que la chose la plus importante du concile, c’est le courage qu’a eu l’Église de regarder en face le monde moderne d’une façon qui n’avait jamais existé auparavant. Si on compare l’Église d’avant et d’après Vatican II, on y voit un passage d’une idée plutôt négative, défensive, à une attitude plus ouverte et positive. À mon avis, c’est vraiment là une des grandes valeurs du concile et elle a une extrême importance pour aujourd’hui.

On m’a invitée à raviver quelques souvenirs et anecdotes entourant la naissance d’un groupe qui s’intéresse directement aux ministères exercés par des femmes dans l’Église du Québec. En choisissant de citer un théologien qui représente le « tournant anthropologique » en théologie, je veux situer mes souvenirs de fondation du réseau Femmes et Ministères dans un large mouvement d’ouverture aux signes des temps. Il s’agit d’aborder l’histoire selon une manière de voir le monde et une manière d’agir dans le monde que nous devons aux mouvements d’Action catholique. Cette histoire s’écrit en dialogue avec le monde à l’intérieur d’un courant de réflexion théologique et éthique marqué par une certaine vision de l’être humain et du vivre ensemble, comme lieux du Règne de Dieu.

Plusieurs parmi nous ont bu à ces sources comme la Jeunesse étudiante catholique [JEC], la Jeunesse ouvrière chrétienne [JOC] et la Jeunesse agricole catholique [JAC]. Il nous paraissait donc normal d’entreprendre une démarche au sujet des conditions d’exercice du ministère dans l’Église. C’est pourquoi après avoir rappelé quelques faits à l’origine de Femmes et Ministères, je la situerai dans son contexte, ce qui nous conduira à poser quelques questions reliées au contexte actuel.

1er épisode : un dimanche de l’Avent

Un dimanche après-midi de décembre 1981, pendant l’Avent, j’aperçois Élisabeth J. Lacelle dire à l’interviewer de l’émission d’affaires religieuses de l’époque : « Aussi longtemps que les femmes qui sont elles-mêmes engagées sur le terrain de la pastorale, avec un mandat de leur évêque, ne se rassembleront pas entre elles pour discuter de l’exercice de leurs fonctions, la question des femmes en Église n’avancera pas ». Elle l’affirme d’un ton serein et convaincant. Son intuition me poursuit. Sa parole résonne comme une interpellation.

J’occupe alors, depuis un an et demi, le poste de secrétaire générale de l’Assemblée des évêques du Québec, après avoir travaillé pendant quatre années au poste d’adjointe aux Affaires sociales. J’ai eu l’occasion de me familiariser avec le fonctionnement de l’assemblée, et d’entendre des préoccupations formulées, entre autres, par des responsables de la formation universitaire en théologie qui s’interrogent sur les lieux d’insertion éventuels des laïques diplômés.  À ce poste carrefour de secrétaire générale, il m’est donné assez souvent d’attacher des fils et d’arriver, parfois, à faire une boucle.

Alors que faire avec cette intuition « élisabéthaine » qui continue de tourner dans ma tête? Comment bouger? Et si je bouge, qu’en résultera-t-il : un regroupement comme il en existe en lien avec des comités épiscopaux, par exemple l’Association des directeurs diocésains de l’éducation chrétienne ou des responsables de la pastorale de la famille? Ou faut-il s’orienter vers une organisation complètement autonome, qui concerne directement le travail en Église, mais en marge des instances hiérarchiques? Cette seconde forme me pose une question éthique : si de mon poste de secrétaire générale je soutiens et encourage la formation d’un tel groupe, dois-je en parler à mes employeurs? Comment ce geste sera-t-il perçu : une usurpation de pouvoir, voire une trahison?

Autant de considérations qui vont hanter ma prière pendant plusieurs semaines. Je suis fille de l’Église et je veux qu’elle soit fidèle à la manière de Jésus de considérer les femmes comme des disciples à part entière; je suis aussi, par ma formation d’intervenante sociale, consciente qu’on ne doit pas mêler les rôles et bien soigner les relations humaines, comme je l’ai enseigné à des étudiants en travail social. En même temps, je constate que la dynamique institutionnelle s’accommode mal des plaidoyers et des comportements militants.

Une première décision est prise : j’écrirai à Élisabeth. Vous connaissez la suite : au printemps 1982, nous nous retrouvons quelques-unes pour évaluer la pertinence d’un quelconque regroupement. Celles qui formeront la première équipe de coordination répondent à certains critères que je me suis fixés :

réunir des praticiennes de la pastorale et de la formation théologique capables de dialoguer car nous aurons besoin de faire de la recherche et de comprendre les enjeux du terrain;

réunir des femmes de divers milieux géographiques… car au Québec, le succès d’une entreprise dépend de la capacité de tenir ensemble la grande région de Montréal et celle de Québec (en langage ecclésiastique : les diocèses de l’Inter-Québec et de l’Inter-Montréal);

enfin, critère important, être animée de la volonté de faire avancer la question des femmes dans la société et dans l’Église.

Nous sommes donc six à cette première rencontre: Lise Baroni (Saint-Jérôme), Rita Beauchamp (Salaberry-de-Valleyfield), Rolande Parrot (Saint-Jean-Longueuil), Élisabeth Lacelle (Université d’Ottawa), Annine Parent-Fortin (Québec) et moi-même.

2e étape : Mont-Rolland

Rapidement nous avons reconnu d’un commun accord que l’hypothèse de regrouper des femmes sur la base de l’exercice de leurs responsabilités était valable et nous avons voulu la valider en convoquant une vingtaine d’agentes de pastorale. Le 15 et 16 octobre 1982, avait lieu à Mont-Rolland (aujourd’hui Sainte-Adèle), dans les Laurentides, un rassemblement de dix-huit femmes, toutes engagées dans un travail d’Église et venant des différents coins du Québec (exactement de dix diocèses). Imaginez l’enthousiasme, la joie des échanges pendant ces deux jours qui allaient prendre l’allure d’une fondation. Chacune fut invitée à partager son expérience à l’aide de la question suivante : Habituellement, lorsqu’on me demande ce que je fais, je suis portée à décrire mon travail. Aujourd’hui, j’essaie de dire ce qu’est le ministère ou le service pastoral que j’accomplis, ou encore le charisme que je mets au service de la communauté. Nous avons célébré cette première cueillette de la contribution des femmes à la vitalité de nos communautés chrétiennes par des temps de prière et des  moments festifs.

« Cette rencontre, écrit Liette Gauthier[3], l’une des participantes visait à nous donner une parole collective pour définir notre réalité dans ses joies, ses souffrances et ses inédits. Elle n’avait rien de formel et ne se rattachait à aucune structure particulière; elle est née de l’initiative de quelques femmes qui en ont invité d’autres. »

Toutes ont adhéré au projet même si les distances allaient rendre la participation très coûteuse en temps et en argent. En d’autres termes nous venions de jeter les bases de Femmes et Ministères. La revue Relations a répandu cette bonne nouvelle en écrivant : « Leur première préoccupation est de découvrir les pistes évangéliques neuves inscrites dans l’action des femmes qui exercent un ministère car autrement toute l’Église y perdrait. C’est par souci d’offrir un lieu d’expression et de solidarité que l’équipe a pris l’initiative de réunir des collègues à Mont-Rolland.[4] »

Quelle serait la nature de notre groupe : une association à caractère public? Déclarée ou non à nos employeurs? Ou une sorte de « réseau » qui garde l’anonymat? Dès le début nous avons vu les avantages d’agir dans la discrétion aussi longtemps que cela servirait nos objectifs. En vérité, il fallut bien sortir des souterrains quand nous avons décidé de mener une étude sociologique qui a abouti, en 1988, à notre première publication : Portrait du personnel pastoral féminin au Québec. Les soutanes roses[5]. Le jour même du lancement, quelle ne fut pas la surprise de notre invité, Bernard Hubert, évêque de Saint-Jean-Longueuil, de découvrir qui faisait partie de ce fameux groupe! Il a eu les yeux encore plus grands lorsque l’un des invités, le sociologue Pierre W. Bélanger, père de Sarah Bélanger, auteure de la recherche, a tout bonnement déclaré qu’il s’intéressait depuis longtemps à toutes les formes « d’inégalités ». Oh que ce mot était dur à entendre à propos de la situation des femmes en Église…

Le contexte : une Église qui aime le monde

Au moment de la fondation de notre réseau Femmes et Ministères, l’approche féministe de la Bible et de la théologie était peu répandue dans les milieux universitaires. Les femmes elles-mêmes avaient commencé à s’organiser. En 1976, dans la foulée de l’Année internationale des femmes déclarée par l’ONU, nous assistons à la fondation de L’Autre Parole, collective formée à l’instigation de Monique Dumais et Marie-Andrée Roy. En 1979, les responsables des congrégations religieuses se réjouissent de la formation d’un Groupe de travail qui donnera lieu, en 1986, à la création de l’Association des religieuses pour la promotion des femmes [ARPF], aujourd’hui connue sous le nom de l’Association des religieuses pour la promotion des femmes [ARDF] (droits au lieu de promotion). Quant au mouvement social des femmes, porté notamment par la Fédération des femmes du Québec [FFQ], il était en plein essor. En 1978, avait paru le Livre vert du Conseil du Statut de la femme [CSF] du Québec sous le titre : Pour les Québécoises : égalité et indépendance. Le poste de Répondante diocésaine à la condition des femmes est né, quant à lui, en 1981, après l’étude de ce Livre vert sur la politique québécoise en matière de condition féminine.

Attardons-nous un moment au contexte ecclésial : en quoi permettait-il de concevoir une avancée possible des femmes? Limitons-nous à observer un lieu significatif du type de rapport qui existait entre la société et l’Église  à savoir le Comité des affaires sociales [CAS] de l’Assemblée des évêques du Québec [AÉQ] dont j’ai eu le privilège de partager les travaux de 1976 à 1980.

Le CAS est alors composé de quelques évêques, fervents de Vatican II, et de quelques et collaboratrices collaborateurs choisis pour leur connaissance de certains champs d’intervention. C’est un groupe très actif. Il se réunit cinq ou six fois par année pendant deux jours; il en profite pour inviter à table des chefs de file tels que les dirigeants des centrales syndicales, les dirigeantes de l’Association féminine d’éducation et d’action sociales (AFÉAS) qui exposent leurs priorités d’étude et d’action, ou des experts tel que le regretté Juge René Beaudry à propos du Livre blanc sur la santé et la sécurité au travail lancé à l’époque par le ministre sénior au développement social, Pierre Marois, qui sera lui-même invité ultérieurement. Le CAS réunit aussi des tables rondes, par exemple pour discuter du projet de Charte de la langue française, ou de la politique québécoise en matière de protection de l’enfance.  

Dans les semaines qui suivent l’entrée du théologien Jacques Racine au comité, en 1978, le CAS déploie un agenda très chargé. Il met en route un processus de réflexion sur la situation politique québécoise à l’approche du référendum sur l’avenir constitutionnel; il planifie une session de formation sociale et politique des pasteurs et des militants; en janvier 1979, le CAS  organise deux tables rondes sur le Livre vert du CSF déjà cité, réfléchit aux enjeux du Sommet économique du gouvernement du Québec prévu au printemps 1979, prépare une session d’étude sur l’Église et le monde rural (réalisée en mars 1979, elle suscitera un premier groupe de travail sur l’écologie et un second sur la critique du modèle de développement de l’agriculture au Québec). Le Comité continue de publier le message annuel du 1er mai aux travailleurs.

Cette description en rafale des centres d’intérêt d’un comité épiscopal révèle à elle seule, vous en conviendrez, l’image d’une Église attentive à la vie d’un peuple, portée par des leaders capables de découvrir le Royaume de Dieu à l’œuvre dans le monde et pressés d’entendre la parole d’autres leaders engagés dans la solution des problèmes qui agitent une société. C’est ce même reg ard positif qui a décidé le CAS d’ouvrir le chantier de la condition féminine, de proposer la création du poste de répondantes diocésaines (1981), d’organiser la tenue d’une mémorable session d’étude sur « le mouvement des femmes et l’Église » (1986) d’où découleront tant d’initiatives.

Il semblait donc tout naturel d’amorcer en toute confiance une démarche de réflexion sur le statut des femmes en Église, mais cette fois sous le leadership complet de celles qui se sentaient directement concernées, et déterminées à explorer les conditions d’exercice de leur ministère. Il faudrait évidemment situer la problématique à tous les niveaux de l’institution ecclésiale, ce qui a mené l’aventure sur des sentiers imprévisibles. Femmes et Ministères a dû prendre des risques et démontrer une bonne dose de créativité et de détermination – comme en témoigne son site web (www.femmes-ministeres.lautreparole.org) qui s’enrichit constamment des trésors du passé et des actions du jour. Ce serait une autre histoire à raconter, une histoire dont Annine Parent, ouvrière de la première heure, va bientôt révéler toute l’ampleur[6].

Une histoire riche d’avenir

En relisant le chemin parcouru, Raymonde Jauvin[7] notait que « dès les premières rencontres, en réfléchissant sur leur vécu pastoral, ces femmes ont relevé plusieurs aspects de leurs engagements, entre autres :

– les nouvelles percées pastorales suscitées par leur engagement en Église,
– l’identification de nouveaux ministères exercés par elles,
– le souci de nommer les pistes évangéliques inscrites dans leur action : dans le ministère de la Parole, dans la gérance, l’administration de la communauté ecclésiale, dans l’éducation de la foi, dans la conscientisation et le service des pauvres et des marginaux, dans les services diocésains de formation, dans leur façon de travailler au rajeunissement et au renouvellement de l’Église. »

Au fil des rencontres, constatait encore Raymonde, elles ont identifié des difficultés d’ordre institutionnel : résistances, modèles culturels bien ancrés, statut de suppléance, situations d’agression et de frustration.

Il y aurait beaucoup à dire sur les outils et les méthodes de travail que le Réseau a développés, sur les alliances qu’il a créées, soit pour la recherche de financement, soit dans le cadre d’événements comme la Marche mondiale des femmes (1995 et 2000). En plus d’une kyrielle de rencontres, colloques, représentations, déclarations, célébrations, qui ont fait appel aux  talents d’animatrices et autres ressources des membres du groupe, mentionnons des publications de Femmes et Ministères qui ont profité au grand public (en plus de l’étude de 1988):

1995, Voix de femmes, voies de passage, Pratiques pastorales et enjeux ecclésiaux, recherche-action et analyse préparées par quatre théologiennes membres de F&M, Lise Baroni, Yvonne Bergeron, Pierrette Daviau et Micheline Laguë, Montréal, Paulines, 260 p. 

1997, Des outres neuves pour le vin nouveau. Démarches d’animation pour développer une culture partenariale en Église(Montréal, Paulines), publication conçue et rédigée par Céline Girard, alors permanente du réseau.

2002, La 25e heure pour l’Église. Guide d’animation pour des rencontres-salon, Femmes et pouvoir. Femmes et violence. Femmes et pauvreté sous la direction de Jacinthe Fortin.

Et tout près de nous, il y a la contribution de Pauline Jacob, aussi membre de Femmes et Ministères, à la recherche sur l’ordination des femmes, un sujet qu’elle a abordé courageusement et que nous continuons de porter avec elle.

Jamais, aux premières heures de la fondation, nous n’aurions imaginé déployer autant d’énergies. Mais nous rêvions grand. Et plus nous partagions nos rêves, plus nous nous approchions de leur réalisation. Processus de gestation et d’enfantement nourri d’une espérance têtue de voir enfin « reconnue » sous une forme appropriée la participation des femmes à la vie, au gouvernement et à la mission de libération de l’Église dans le monde de ce temps. Espoir d’inclure dans le langage ecclésial l’expérience spirituelle et pastorale que l’Esprit écrit dans le cœur des femmes.

Femmes et Ministères peut s’approprier une conviction que Marie Gérin-Lajoie affirmait à propos des humbles commencements : « L’histoire contient l’avenir. Une immense espérance est en germe dans nos origines. »

En conclusion : inquiétudes… et gratitude

Depuis la déclaration de Jean-Paul II en 1994, suivie de la note du cardinal Ratzinger en 1995, beaucoup ont abandonné tout espoir que le magistère ouvre le débat sur l’accès des femmes aux ministères ordonnés. Pour ma part, je remarque et je regrette le silence du magistère au Québec, silence sans doute relié aux directives romaines. Silence d’autant plus regrettable qu’il succède à des signes d’ouverture à l’apport des femmes en pastorale et en théologie. Mais je pense qu’il faut s’inquiéter davantage des jeux de pouvoir qui entourent l’évolution de Développement et Paix, une des créations majeures de l’Église au Canada et une organisation typiquement portée par des laïques qui avaient réussi jusqu’ici à vivre en dialogue avec la hiérarchie. Je me dis que nous avons la responsabilité de veiller à la manière dont nous-mêmes, dans nos milieux respectifs, exerçons notre leadership et utilisons la marge de manœuvre qui nous est laissée pour répondre aux attentes de nos contemporains, et en particulier aux attentes spirituelles des femmes. Plus largement, je ne cesse de réfléchir au fait que la tradition chrétienne ne soit pas suffisamment perçue comme un lieu de libération et d’humanisation.

Enfin, je ne pourrais terminer cet exposé sans exprimer ma vive reconnaissance à chacune de vous, pour votre amitié et votre solidarité. Vous ne m’en voudrez pas d’exprimer ma gratitude en particulier aux responsables et aux sœurs de ma communauté, l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal, qui m’ont toujours soutenue personnellement dans cette aventure et qui ont accepté inconditionnellement d’ouvrir leur cœur, leurs portes – et même leurs armoires – aux rencontres et travaux de Femmes et Ministères, à Longueuil et à Montréal. Cette solidarité tangible m’a permis de marcher avec plus de liberté et de confiance avec d’autres, vers un but à atteindre dans un horizon qui semble encore bien lointain.

Nous avons commencé en nous situant dans le cadre du 50e anniversaire de Vatican II. Terminons en ouvrant le journal d’un participant au concile que Christine Pedotti[8] prend plaisir à citer :

Dom Helder Camara relut le texte en treize points qui s’intitulait le Pacte des Catacombes… Pour le résumer en quelques mots, c’était l’engagement radical qu’un certain nombre d’évêques avaient pris pour une Église « servante et pauvre ». À l’époque, il était évêque auxiliaire de Rio, il portait de grands rêves, d’immenses espérances. Trois ans plus tard, était-il déçu? Certes, tous ses rêves ne s’étaient pas réalisés, très loin de là, mais aucune espérance n’était déçue. Tout le monde ne pouvait pas être prophète.

Causerie de Gisèle Turcot, le 19 octobre 2012


NOTES 

[1] Fondatrice de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal, fille de Marie (Lacoste) Gérin-Lajoie, cofondatrice de la 1refédération des femmes au Québec, la Fédération Nationale St-Jean-Baptiste. 

[2] RAHNER, Karl, Le courage du théologien, Paris, Cerf, 1985, P. 63. 

[3]  Église de Saint-Jérôme, vol 19, no 9, p. 14. 

[4] Revue Relations, novembre 1982.

[5] BÉLANGER, Sarah, Portrait du personnel pastoral féminin au Québec. Les soutanes roses, Étude réalisée pour le groupe Femmes et Ministères. Montréal, Bellarmin, 1988, 296 p

[6] PARENT, Annine, Devoir de mémoire, manuscrit en préparation, 2012.

[7] JAUVIN, Raymonde, Survol des activités et des préoccupations du réseau Femmes et Ministères depuis sa fondation en 1982, manuscrit, 15 septembre 2001.

[8] PEDOTTI, Christine, La bataille du Vatican 1959-1965Les coulisses du Concile qui a changé l’Église. Paris, Plon, 2012, p. 491. 


Gisèle Turcot

A propos Gisèle Turcot

Gisèle Turcot, sbc, est membre de l’Institut Notre-Dame du Bon-Conseil de Montréal dont elle est la supérieure générale depuis juin 2015. Elle a participé à la fondation du réseau Femmes et Ministères et elle est associée aux Antennes de la paix, groupe montréalais membre de Pax Christi International.
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