Critique des procédures utilisées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

Des catholiques dénoncent l’Inquisition des temps modernes

Nouvelles2Un groupe de 15 personnes composé d’évêques, de prêtres, de théologiennes et de théologiens catholiques connus internationalement, ayant tous été critiqués par le Vatican, ont écrit à François et au préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi [CDF], le cardinal Gerhard Müller, pour demander que soit instauré un nouveau processus d’enquêtes théologiques dans l’Église qui soit davantage caractérisé par l’ouverture et la transparence que par le grand secret.

Des copies de la lettre ont également été transmises au cardinal Sean O’Malley de Boston et au cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga, qui siègent tous deux au conseil consultatif du pape. Ils y affirment que les procédures actuelles pour les enquêtes, souvent caractérisées par une absence de défense ou l’impossibilité de recours adéquat, sont contraires à la justice naturelle et nécessitent une réforme. Ils demandent une discussion ouverte sur les procédures de la Congrégation et invitent à des approches qui respectent les droits humains et la liberté d’expression, le pluralisme, la transparence et la reddition de comptes au sein de la communauté ecclésiale.

Parmi les signataires de la lettre, on retrouve deux évêques australiens très respectés, Patrick Power et William Morris; l’un des théologiens moralistes les plus influents des États-Unis, le père Charles Curran; une religieuses engagées depuis plusieurs années dans un ministère auprès des homosexuels, sœur Jeannine Gramick; une théologienne en théologie systématique de grand renom, soeur Elizabeth Johnson (Université Fordham, New York); une théologienne et médecin espagnole, soeur Teresa Forcades, bénédictine; les communicateurs et écrivain irlandais, les père Tony Flannery et Brian D’Arcy et l’Américain Roy Bourgeois, prêtre et militant des droits humains.

Joshua J. McElwee du National Catholic Reporter résument ainsi les critiquent énoncées. On y déplore :

  • qu’on ne permette pas à la personne mise sous enquête de rencontrer ou de parler à ses accusateurs;
  • que le Vatican agisse souvent à la fois comme « enquêteur, accusateur, juge et jury » tout en étant également responsable d’imposer des sanctions et d’entendre les appels;
  • que l’accusé ne soit le plus souvent pas en contact direct avec le Vatican, les communications passant plutôt par le supérieur religieux de la personne ou par l’évêque;
  • que les procédures puissent traîner pendant des années, avec parfois des conséquences négatives pour la santé physique et mentale de l’accusé.

Pauline Jacob
Asbestos, 26 avril 2016

Sources :
http://ncronline.org/news/vatican/letter-cdf-group-calls-reform-vatican-investigations#.VxeRU2gM0LE.facebook
http://www.tonyflannery.com/prominent-church-people-critique-procedures-of-cdf/

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2 réponses à Critique des procédures utilisées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

  1. sabine sauret dit :

    Ce sont des procédures dictatoriales, comparables au procès russes, et héritières de l’Inquisition. La confusion de tous les pouvoirs est particulièrement visible ici, ainsi que la culture du secret, cette culture qui permet en même temps de protéger les prêtres pédophiles et condamner ceux qui tentent de réfléchir!!!
    C’est le règne de l’injustice pour une église qui se dit « experte en humanité » …… Quel mensonge.

  2. Les procédures utilisées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sont-elles nouvelles ou, au contraire, sont-elles l’image visible des formes de pratiques les plus répandues dans Notre Église depuis des siècles et des millénaires?

    Voilà la véritable question.

    Nous allons avoir besoin d’une association de plus de 15 évêques, prêtres et religieuses pour faire changer les pratiques éhonteuses de Notre Église (Mon Église). Je souhaite aujourd’hui que toutes les congrégations et organisations chrétiennes de tous les pays s’unissent, parlent, agissent et aillent à Rome, aux noms de tous les chrétiens et chrétiennes, pour véritablement faire exiger l’écoute de la voix de Justice, de Vérité et d’Équitabilité afin de changer ce climat social ecclesial néfaste qui a assez régné. Notre voix (féminine ou autre) doit se faire entendre dans le monde actuel.

    C’est tout. Et c’est ce que Christ veut.

    Une disciple du Seigneur,
    Étudiante en théologie,
    Mère de trois filles et trois fois mâles.

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