Le diaconat permanent pour les femmes: une question ouverte dans l’Église?

Introduction

La restauration du diaconat permanent par le Concile Vatican II est considérée comme une avancée dans l’Église. En 2010, on compte dans le monde près de 36,000 diacres permanents[1]. Les fidèles qui voient ces hommes ordonnés exercer leur ministère dans leur communauté se demandent bien si des femmes ne pourraient pas devenir elles aussi diacres permanents? À leur question légitime et pertinente, des autorités ecclésiales répondent qu’il s’agit même d’ « une question ouverte » dans l’Église.

Rien d’étonnant alors que le réseau Femmes et Ministères ait voulu cerner les termes de cette ouverture manifestée par des hauts dirigeants de l’Église et, par le fait même, chercher à approfondir le rôle du diacre. D’ailleurs le rétablissement du diaconat permanent représente, selon un courant de pensée actuel, un lieu privilégié de renouveau pour la théologie des ministères[2]. D’où l’intérêt pour le réseau Femmes et Ministères de s’y arrêter et d’y d’apporter sa contribution, si minime soit-elle, en publiant les résultats de ses deux années de réflexion sur le diaconat permanent.

Le premier point fait écho au mini-sondage mené par les membres de Femmes et Ministères sur la perception du rôle du diacre dans la communauté chrétienne. Alors que le deuxième fait état de l’affirmation, soutenue par des hommes d’Église, surtout des évêques, que le ministère diaconal pour les femmes est une question ouverte dans l’Église. Tandis que le troisième point s’attarde au motu proprio« Omnium in mentem » (Dans l’esprit de tous), publié en fin 2009[3]. Dans ce document, Benoît XVI clarifie les fonctions propres au diacre et, par le fait même, laisse ouverte la question de l’ordination de femmes-diacres. Finalement, reconnaître que l’espace de liberté et de créativité ouvert par la résurrection du Christ appelle à repenser la théologie des ministères dans l’Église, nommément celle du diaconat. « Un avenir ouvert » qui conduit à répondre par l’affirmative à la question de l’ordination de femmes au diaconat permanent.

I.    PERCEPTION DU RÔLE DU DIACRE PERMANENT

Au cours de l’année 2009, des membres du réseau Femmes et Ministères ont cherché à obtenir la perception qu’ont les gens du rôle du diacre permanent. À cette fin, un mini-sondage a été mené auprès de diacres, de membres de communautés chrétiennes, femmes et hommes, prêtres inclus. À tous, fut posée la question suivante : « Que fait le diacre dans votre communauté chrétienne »? Puis une autre portant sur la perception de son rôle : « Quelle est l’importance et la nécessité du rôle des diacres pour la vie de la communauté chrétienne? »

1. « Que fait le diacre dans votre communauté chrétienne? »

À la question « que fait le diacre dans votre communauté chrétienne? », la majorité des réponses obtenues dévoile que le rôle du diacre permanent est méconnu ou encore mal défini. Pour d’aucuns, le diacre accomplit des charges qui autrefois étaient réservées au prêtre comme, par exemple, proclamer l’Évangile durant la célébration eucharistique, et même faire des homélies à l’occasion. Pour d’autres, en raison du manque de prêtres, le rôle de diacre en est un de suppléance, à ce titre le diacre est perçu comme un « sous-prêtre », sans nécessairement faire référence au fait que le diaconat désigne également le premier degré du sacrement de l’Ordre.

Peu de personnes ont réussi à identifier la triple diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité qui caractérise le rôle du diacre. Il y a tout de même quelques paroissiennes qui ont souligné l’engagement de diacres dans la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Alors que d’autres ont relevé le fait que des diacres rendent visite aux malades et aux personnes âgées, celles qui sont seules surtout. Des agentes de pastorale ont signalé un certain inconfort dû au fait que le rôle du diacre semble l’autoriser à intervenir en des secteurs où elles s’activent. L’impression que les diacres empiètent sur leur terrain est réelle, une situation qui engendre des relations plutôt tendues, voire conflictuelles dans certains cas.

Quant aux diacres interviewés, ils considèrent qu’ils sont au service de la communauté chrétienne en conformité avec le mandat précis confié par leur évêque. Néanmoins, certains d’entre eux avouent que l’exercice de leur tâche est quelquefois rendu difficile en raison de relations tendues avec des prêtres surtout. Car ceux-ci ne saisissent pas le bien-fondé de l’existence des diacres permanents ainsi que la portée de leur ministère. Telle est la position explicite de l’un des curés interrogés dans le cadre de ce sondage[4]. Enfin, un diacre permanent propose de remplacer les termes « diacre et diaconat » qui désignent aussi l’étape transitoire du candidat s’acheminant vers l’ordination presbytérale. En plus de faire disparaître la confusion actuelle, réserver ces termes pour décrire le ministère diaconal permettra aux gens de saisir qu’il existe dans l’Église un ordre diaconal à côté de l’ordre presbytéral et l’ordre épiscopal. « Une piste qui mérite d’être explorée en dépit de la résistance qu’elle pourrait susciter », ajoute-t-il avec conviction.

2. « Quelle est l’importance et la nécessité du rôle des diacres pour la vie de la communauté chrétienne? »

En ce qui a trait à la question portant sur « l’importance et la nécessité du rôle des diacres pour la vie de la communauté chrétienne », un bon nombre de répondants considèrent que les tâches accomplies par les diacres représentent une aide précieuse pour le curé, tout spécialement en cette période de pénurie de prêtres. Puis l’une et l’autre personne reconnaissent « qu’ils font un bon travail » et soulignent avec admiration le dévouement de ces hommes mariés pour leur communauté chrétienne. Au demeurant, des diacres croient que leur expérience en tant qu’époux et père de famille facilite les relations avec un bon nombre de gens. Des personnes relèvent des affinités avec leurs propres expériences de vie, ce serait là l’une des raisons qui les porterait à se confier avec plus de spontanéité au diacre plutôt qu’au prêtre.

3. Résultats du mini-sondage à la lumière des études récentes

Les résultats de ce mini-sondage recoupent de façon significative ce que dévoilent de nombreuses études sur le diaconat permanent. On relève l’inconfort du statut du diacre : « qui est-il vraiment? ». Un clerc marié, et pourtant ni prêtre ni laïc. En dépit de ce statut ambigu, des diacres y voient tout de même une façon positive d’envisager leur rôle, comme le font remarquer certains auteurs. « De fait, les diacres se présentent volontiers comme des médiateurs privilégiés entre l’institution ecclésiale et le monde »[5]. Ils contribueraient ainsi à faire redécouvrir aux chrétiens et aux chrétiennes le sens de l’incarnation nommément dans le quotidien. D’aucuns les désignent comme des « ministres du seuil » qui, insérés en pleine vie du monde, assument tout de même diverses tâches en Église. Toutefois dans la pratique actuelle des choses, il demeure que le rôle du diacre reste difficile à cerner, tant il semble confiné aux services liturgique et sacramentel donnant ainsi l’impression aux fidèles qu’il « est un prêtre marié ».

Toujours est-il, qu’en dépit de l’existence de frontières brouillées dans l’exercice du ministère pastoral, la question de l’accès des femmes au diaconat continue de se poser néanmoins. Car des chrétiennes sont convaincues qu’elles sont appelées à l’exercice du ministère diaconal. Qui plus est, des membres de leur communauté chrétienne reconnaissent qu’elles possèdent les aptitudes requises pour assumer avec compétence ce ministère qui leur est refusé d’emblée jusqu’à aujourd’hui. Cependant, « il est bon de savoir que les autorités de l’Église ne ferment pas la porte à la question du diaconat féminin », affirme Normand Provencher[6]. Qu’en est-il vraiment? Pour répondre à cette question, il faut d’abord recueillir les termes de cette ouverture. C’est là précisément l’objet précis du point suivant.

II.    DES FEMMES-DIACRES? UNE QUESTION OUVERTE DANS L’ÉGLISE

Quarante-six ans après la décision de Vatican II d’instaurer le ministère du diaconat pour des hommes mariés ou célibataires, la question d’ouvrir ce ministère aux femmes demeure toujours au stade d’un sujet à étudier. Un certain nombre d’évêques se sont montrés ouverts à l’idée de voir des femmes ordonnées diacres. Comment illustrer l’ouverture manifestée? Reprendre l’image de « la porte » employée par le théologien Provencher s’est imposée comme une sorte d’unité de mesure susceptible de répondre à cette question.

1. Porte ouverte : « oui » éventuel

« Je serai bien heureux si l’Église se décidait pour le diaconat des femmes car de fait elles exercent le diaconat, elles font un service dans l’Église », déclare le cardinal Hume, archevêque de Westminster (+ 2006)[7]. Le cardinal Martini, ancien évêque de Milan, s’inscrit dans le même sillon lorsqu’il souhaite, en 1994, « une réflexion sérieuse sur le thème du diaconat », suite à la publication de la lettre sur l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes (Ordinatio sacerdotalis)[8]. Déjà au Synode de 1987, les évêques canadiens réclamaient « qu’une étude soit faite sur la possibilité que des femmes soient ordonnées au diaconat »[9]. Il faut signaler également l’insistance des évêques allemands auprès des papes Paul VI et Jean-Paul II à faire la même demande. D’abord au lendemain du synode général des évêques de l’Allemagne fédérale (1972-1975) où les experts invités n’y avaient vu aucun empêchement; puis la demande fut réitérée en 1981 et 1987. Enfin, il importe de relever la déclaration de Gilles Routhier au sujet de Benoît XVI. « Alors qu’il était président de la Commission théologique internationale, il avait supervisé la rédaction d’un document sur les diacres et avait insisté pour laisser ouverte la question des femmes »[10].

2. Porte entrouverte : « non » prévisible et « oui » imprévisible

Il n’en demeure pas moins que trois Congrégations romaines se sont inquiétées de l’existence de programmes visant à préparer directement ou indirectement des femmes à l’ordination diaconale. Outre l’interdiction de mettre en œuvre de telles initiatives qui en viennent « à provoquer des attentes qui manquent d’un solide fondement doctrinal », les signataires reconnaissent que « l’organisation ecclésiale ne prévoit pas la possibilité d’une telle ordination »[11]. Or rien n’interdit de penser, qu’en d’autres temps, elle pourrait la prévoir!

La Commission théologique internationale (CTI) a soulevé, elle aussi, la question de l’ordination diaconale pour les femmes dans son étude sur « Diaconat. Évolution et perspective »[12]. La réponse apportée n’a pas toute la clarté désirée puisqu’elle donne lieu à des interprétations opposées. Pour les uns, l’étude « a laissé ouverte la possibilité de l’ordination diaconale pour les femmes »[13], pour les autres, « elle n’a pas conclu que la possibilité d’ordonner des femmes au diaconat demeure ouverte », déclare le secrétaire général de la Commission, Mgr Georges Cottier. Toutefois, il précise que « c’est le magistère qui a autorité pour se prononcer sur cette question »[14].

Les deux interprétations du rapport de la CTI sont tributaires de deux courants de pensée retrouvés chez les spécialistes. Un premier courant soutient qu’il y a eu, dans l’Église des premiers siècles, des chrétiennes qui furent ordonnées diacres par les évêques. Ces derniers imposaient les mains aux candidates suivant le rituel en vigueur pour l’ordination des diacres et, comme eux, elles faisaient ainsi partie du clergé[15]. Un deuxième courant affirme qu’il s’agit plutôt d’une bénédiction accompagnée d’une prière à l’Esprit Saint et donc elles ne sont pas ordonnées sacramentellement.

En clair, les uns reconnaissent l’ordination sacramentelle de femmes-diacres tandis que les autres nient de façon catégorique le fait. Le premier point de la conclusion rapide de l’étude de la CIT illustre cette dernière position : « les diaconesses dont il est fait mention dans la Tradition de l’Église ancienne – selon ce que suggèrent le rite d’institution et les fonctions exercées – ne sont pas purement et simplement assimilables aux diacres »[16]. En somme, si des traces historiques attestent que des femmes ont exercé le ministère de diacre, par ailleurs, leurs fonctions et leur ordination divisent les spécialistes selon qu’ils puisent aux sources orientales ou occidentales. Cependant, ceux-ci s’entendent pour reconnaître que l’Occident était moins favorable aux femmes-diacres que l’Orient.

3. Porte fermée : « non » à la restauration d’un ordre de diaconesses

Les études sur le diaconat font ressortir l’importance de ne pas confondre les « femmes-diacres » avec les « diaconesses ». Les premières auraient reçu une ordination sacramentelle alors que les secondes constituent un ordre non sacramentel avec des tâches différentes. Ce n’est qu’au IVe siècle qu’apparaît le terme grec diaconissa (diaconesse), son emploi indique, en plus d’un changement d’attitude vis-à-vis le ministère des femmes-diacres, une conception différente de leur statut[17].

Gertrude McLaughlin a présenté à l’Exécutif de l’Assemblée des Évêques du Québec une étude sur les diaconesses de l’Église qui lui avait été demandée. En conclusion, elle souligne le peu d’enthousiasme manifesté par les autorités ecclésiales, d’ici et d’ailleurs, à l’égard de femmes diaconesses. Cette forme d’engagement ne répond plus à la situation ecclésiale contemporaine[18]. Si bien qu’entrevoir la restauration de « diaconesses », c’est du même souffle fermer la porte à l’ordination de « femmes-diacres ».

« DIACONAT FÉMININ » : FEMMES-DIACRES OU DIACONESSES?

Aussi importe-t-il d’attirer l’attention sur l’ambivalence de l’expression « diaconat féminin » qui désigne tant les femmes-diacres que les diaconesses. Deux illustrations suffiront pour montrer la double référence qui donne lieu à des ambiguïtés.

a) Ordination de femmes-diacres

La première illustration se rapporte aux propos de Mgr Pierre Mamie. L’ancien évêque de Fribourg (+ 2008) reconnaît qu’« actuellement, la question de l’ordination des femmes reste ouverte » et qu’il serait prêt à cela « pour autant que le diaconat féminin ne soit pas considéré comme un chemin vers l’ordination des femmes prêtres »[19]. Mise à part l’allusion à une stratégie de femme – un chemin vers l’ordination des femmes prêtres – l’ouverture manifestée par l’évêque en faveur de « femmes-diacres » est bien réelle en parlant de « diaconat féminin ».

b) Restauration des femmes diaconesses

L’expression « diaconat féminin » renvoie également à l’idée de « diaconesses », comme il est dit dans l’article « Débat sur le diaconat féminin » de Claire Lesegretain[20]. La journaliste de La Croix rapporte l’interrogation d’un prêtre qui demandait à Benoît XVI si le moment n’était pas venu d’accorder une « reconnaissance institutionnelle aux femmes » (3 mars 2006). Le pape lui répondit : « Nous pensons que plus d’espace et plus de responsabilité peuvent être confiés aux femmes dans le service ministériel »[21]. La journaliste reconnaît d’emblée : « Certes, nul ne sait, pour le moment, ce qu’a voulu dire le pape ce jour-là. Mais l’idée d’une éventuelle restauration de femmes diaconesses vient à l’esprit ». Toutefois pour considérer les propos du pape dans le sens d’une avancée pour les femmes en Église, c’est la réalité de « femmes-diacres » que la journaliste aurait dû invoquer et non celle de « la restauration de femmes diaconesses ».

 On le voit bien, l’expression « diaconat féminin » revêt une double signification dont la portée diffère suivant les thèses en présence. Il n’en demeure pas moins, cependant, que la question de l’accès des femmes au ministère diaconal vient de prendre une nouvelle vigueur avec les propos de Benoît XVI et tout spécialement avec la publication du motu proprio « Omnium in mentem »[22].

III. CLARIFICATION DU STATUT DU DIACRE PERMANENT :
LE MOTU PROPRIO « OMNIUM IN MENTEM »

Le motu proprio « Omnium in mentem » concerne des normes canoniques relatives au sacrement de l’Ordre et à celui du Mariage. Il met en cohérence des textes magistériels et législatifs au sujet du ministère ordonné. Et il vise des transformations juridiques en ce qui a trait au mariage de catholiques ayant abandonné l’Église par un acte formel. Pour des raisons évidentes, seule la question du diaconat est ici retenue.

1. Réponses aux critiques

La clarification apportée par Benoît XVI en ce qui concerne les fonctions ministérielles du diacre manifeste sa volonté de se conformer aux enseignements du concile Vatican II. Le pape répond ainsi aux nombreuses critiques formulées par des théologiens qui déploraient que dans le Code de droit canonique : « les canons 1008 et 1009 alignent le diaconat sur le presbytérat d’une manière qui ne lui permet pas d’exprimer l’originalité du ministère diaconal »[23].

Par contre, une originalité était bien présente dans l’adage ancien décrivant le statut du diacre : « Il n’est pas ordonné au sacerdoce mais au service de l’évêque pour faire ce que celui-ci lui indique »[24]. L’absence de la mention « de l’évêque » dans le texte de Vatican II ne serait-elle pas l’une des causes de l’ambiguïté retrouvée dans l’exercice actuel de ce ministère[25]? Fort probablement qu’elle en constitue la première et, peut-être, la principale cause de la confusion qui règne au sujet de la conception du diaconat permanent.

Aussi Benoît XVI, déterminé à mettre fin à une certaine confusion au sujet des fonctions du diacre, ajoute un troisième paragraphe au canon 1009 du Code de droit canonique. Le texte stipule que « ceux qui sont constitués dans l’ordre de l’épiscopat ou du presbytérat reçoivent la mission et la faculté d’agir en la personne du Christ tête, mais que les diacres sont habilités à servir le peuple de Dieu dans la diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité »[26]. Il s’ensuit que « la fonction de gouverner » n’appartient pas au ministère diaconal comme le laisse entendre l’affirmation « les diacres sont des pasteurs du peuple de Dieu » retrouvée au canon 1008.

2. Axiome questionné « agir en la personne du Christ Chef »

La clarification des fonctions du diacre apportée dans le motu proprio repose  sur l’interprétation de la formule : « agir en la personne du Christ Chef (capitis/tête ». Le recours à cet axiome récent ne va pas de soi. D’une part, la manière de concevoir la configuration au Christ est problématique et, d’autre part, l’application qui en est faite conduit à faire tomber le principal obstacle à l’ordination de femmes-diacres.

a) Formule récente et son application

La formule « agir en la personne du Christ Chef (capita-tis/tête) » remonte « sinon pour son origine, au moins pour sa « vulgarisation », au pape Pie XII »[27]  alors que le diaconat n’était pas à l’ordre du jour. Il faut savoir que l’expression traditionnelle in persona Christi valait pour toutes les chrétiennes et tous les chrétiens appelés par leur baptême à vivre et à agir « en la personne du Christ », c’est-à-dire en conformité avec Lui comme le rappelle si bien saint Paul dans ses lettres. En précisant cette expression par le recours à l’image du « Christ Tête », le souci de Pie XII était alors de marquer ce que la spécificité du ministère ordonné des évêques et des prêtres a en propre, quand ils président l’eucharistie tout spécialement[28].

De même en est-il lorsqu’on parle aujourd’hui d’une configuration du diacre « au Christ Serviteur », c’est pour souligner le trait particulier de son ministère par rapport à celui de l’évêque et du prêtre. Il importe d’abord de s’interroger sur la pertinence de cette distinction : « peut-on séparer dans la personne du Christ la Tête et le Serviteur? »[29]. Puis de prendre acte qu’à trop vouloir marquer le spécifique des uns et des autres, on court le risque « d’utilisations théologiquement disproportionnées » suivant l’expression de CTI et d’« inflation théologique » selon cette autre de Sesboüé[30].

b) Diacre : être de condition masculine?

« Agir en la personne du Christ Chef », cette fonction, d’après la discipline actuelle de l’Église catholique romaine, présuppose au point de départ que le ministre soit de sexe masculin. C’est là une condition sine qua non pour recevoir l’ordination presbytérale[31]. Or si la fonction de gouverner appartient en propre à l’évêque et au prêtre et non au diacre, il s’ensuit que pour exercer le ministère diaconal l’exigence première de la ressemblance naturelle avec le Christ[32]  pour le représenter disparaît d’elle-même.

Force est de constater que le motu proprio « Omnium in mentem » en clarifiant la fonction du diacre vient de changer la donne et, par conséquent, oblige à revoir des règles établies précédemment en lien avec l’ordination presbytérale. Dans sa dimension « permanence » l’ordre diaconal retrouve désormais un statut de ministère ayant sa consistance en lui-même. Sa réintégration dans le paysage ecclésial a eu toutefois pour effet de le perturber, notamment dans « le monopole liturgique et pastoral du prêtre » ainsi que dans « la conscience que les laïcs ont de leur situation dans l’Église et des rapports de l’Église et de la société »[33]. Ce motu proprio, à l’insu peut-être du législateur, ne vient-il pas à son tour de chambouler la discipline ecclésiale qui empêchait les femmes d’accéder au diaconat? Il est permis de le penser.

Ne serait-ce pas alors l’occasion « d’ouvrir aux femmes de nouveaux espaces et de nouveaux rôles à l’intérieur de l’Église » comme le confiait Benoît XVI au clergé de Rome en mars 2006 [34]? En effet, le Pape dit réfléchir beaucoup sur la possibilité d’offrir davantage de responsabilité aux femmes tout en considérant, dit-il, « que notre foi, la constitution du collège des Apôtres, nous obligent et ne nous permettent pas de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes ». Il s’ensuit que « le pouvoir de prendre des décisions juridiquement contraignantes est lié à l’Ordre sacré ». Bien qu’il se heurte à cette limite, le Pape croit néanmoins que « les femmes elles-mêmes, avec leur élan et leur supériorité [!] sauront déblayer le terrain. Et nous, nous devrions essayer de nous mettre à l’écoute de Dieu, afin de ne pas entraver ce mouvement… »[35]. Or ce mouvement représente un « signe des temps » que « l’Église a le devoir de scruter et d’interpréter à la lumière de l’Évangile »[36].

Avenir ouvert…

Deux arguments historiques en forme de principes peuvent être apportés pour garder l’avenir ouvert à la nouveauté et pour réconcilier les tenants de position contraire. Pour les personnes qui soutiennent qu’il n’y a pas eu d’ordination sacramentelle de femmes-diacres par le passé, il est nécessaire de leur rappeler que : « Ce n’est pas parce qu’une chose n’a pas été faite par le passé qu’elle ne peut pas être faite aujourd’hui » (Yves Congar). Et pour les autres qui reconnaissent l’existence historique de femmes-diacres ordonnées qu’elles ne baissent pas les bras puisque « ce qui a déjà été fait peut être refait » (Hervé Legrand).

Car absolutiser des pratiques centenaires au nom d’une interprétation du message évangélique, c’est risquer de ne pas entendre les appels aux changements exigés par ce même message dont la résurrection du Christ constitue le mystère central de la foi chrétienne. C’est à la lumière de ce mystère que les ministères en Église doivent être repensés. À cet égard, les études récentes sur la résurrection contribuent à penser autrement les discours entre le Jésus terrestre soumis aux contingences de son temps et l’inédit de sa Résurrection. « Cette nouvelle intelligence de la résurrection de Jésus n’a pas encore tellement atteint la foi des chrétiens et des chrétiennes et aussi celle des responsables dans l’Église », déplore Normand Provencher qui, du même souffle, établit un lien avec « la peur du changement » dans le domaine des ministères nommément.

« Dans bien des situations, la peur du changement et le soupçon à l’égard de la nouveauté sont des refus pratiques de la résurrection de Jésus et du don de l’Esprit. C’est ainsi que la résistance à modifier des pratiques ecclésiales, comme l’organisation des ministères et l’accès des femmes aux ministères ordonnés, s’expliquent pour une part par un souci trop étroit de fidélité au Jésus d’avant Pâques, sans tenir compte des contingences impliquées dans tout événement historique, ni du don de l’Esprit du Ressuscité »[37].

Voilà pourquoi il faut soutenir avec encore plus de force la conviction suivante : c’est à la lumière du mystère du Ressuscité et de la mission de l’Église que les ministères doivent être réarticulés. Sur cet horizon de pensée, on peut avancer, d’ores et déjà, que rien n’empêche des femmes d’accéder au ministère du diaconat. Le « oui » des autorités ecclésiales se présentera ainsi comme une nouvelle pierre apportée à une « théologie du diaconat en pleine construction ». D’ailleurs, n’est-ce pas la théologie des ministères tout entière qui est appelée à une reconstruction? Et chose certaine, cela ne pourra pas se faire sans la contribution des femmes. Il y va même de l’avenir de l’Église catholique romaine[38].

Micheline Laguë est théologienne et  professeure retraitée de l’Université Saint-Paul

Texte paru dans Prêtre et pasteur, 114/7 (2011), p. 414-427 et reproduit avec les permissions requises.


NOTES

[1]   Plus précisément, ils sont 35,942 répartis comme suit : 11,848 diacres européens (dont 2,169 Français); 23, 256 Américains (dont 16,578 en Amérique du Nord), mais seulement 163, en Asie et 403 en Afrique, François MOUNIER, « Rome n’oublie pas les diacres permanents », dans La Croix, (17 août 2009), sur le site http ://www.la-croix.com. Chiffres fournis par le préfet de la Congrégation pour le clergé, le cardinal, Claudio Hummes. En ce qui a trait aux diocèses du Québec, on compte 420 diacres, leur nombre a connu une progression constante depuis les quatre dernières décennies. On en dénombrait : 77 en 1979; 213 en 1989; 294 en 1999; 420 en 2009, voir Jacinthe LAFRANCE, « Entre tâtonnements et responsabilité. Le diaconat permanent », dans PRÉSENCE. Magazine, 18/142 (novembre 2009), p.18.

[2]   Les auteurs Alphonse BORRAS et Bernard POTTIER inscrivent leur recherche dans ce courant de pensée avec la publication du livreLa grâce du diaconat. Questions actuelles autour du diaconat latin, (coll. La part-Dieu 2), Bruxelles, Éditions Lessius, 1998. Et plus récemment Alphonse BORRAS, Le diaconat au risque de sa nouveauté (coll. Le part-Dieu 10), Bruxelles, Éditions Lessius, 2007.

 [3] Dans La Documentation catholique, 107, no 2244 (18 avril 2010), p. 362-363.

[4] Des constats qui rejoignent les observations faites par Raymond Dumais et Marc Girard. « Lorsque je regarde les diacres permanents, déclare Dumais, plusieurs ne savent pas trop qui ils sont par rapport aux prêtres, qui ils sont par rapport aux laïques ». De son côté, Girard affirme que « le diaconat est encore un peu incompris, non seulement des gens en général, des agents de pastorale laïques et des prêtres, mais même de l’Église officielle dans ses documents », dans J. LAFRANCE, « Entre tâtonnements et responsabilité. Le diaconat permanent », p.18.

[5] Henri DENIS et René SCHALLER, Diacres dans le monde d’aujourd’hui, Lyon, Apostolat des éditions, 1967, p 103, cité par Céline BÉRAUD, « Les femmes et les diacres : une question de légitimité », dans Bruno DUMONS, Daniel MOULINET, Le diaconat permanent(coll. Théologie), Paris, Éditions du Cerf, 2007, p. 174.

[6] Dans Prions en Église, édition dominicale, 73/40 (11octobre 2009), p. 35.

[7] Dans une entrevue accordée le 19 juillet 1985 par le cardinal Hume au journal italien Il Regno (15/9/1 1985), cité dans Janine HOURCADE, Les diaconesses dans l’Église d’hier… et de demain?, Saint-Maurice, Éditions Saint-Augustin, 2001, p. 21.

[8] Déclaration du cardinal Martini, le 2 juin 1994, à l’occasion du Congrès eucharistique de Sienne, dans J. HOURCADE, Les diaconesses dans l’Église d’hier… et de demain?, p.22.

[9] Résume l’intervention de Mgr Jean-Guy Hamelin fait à ce synode sur La vocation et la mission des fidèles laïcs dans l’Église et dans le monde vingt ans après Vatican II. Le contexte de la requête est le suivant : « Mais nous ne pouvons pas ne pas souligner dans cette assemblée que les arguments utilisés jusqu’ici pour réserver le ministère ordonné aux hommes arrivent mal à convaincre les jeunes notamment. Sur ce sujet comme sur d’autres, nous avons besoin d’écouter l’Esprit qui parle au peuple des baptisés, le sensus fidelium. C’est pourquoi, nous proposons que dans les Églises particulières intéressées, on mette sur pied des groupes d’approfondissement où seraient présents des hommes et des femmes, des pasteurs, des théologiens et des théologiennes ». Auparavant, Mgr Hamelin avait pris soin de rappeler l’insistance de la Conférence des évêques catholiques du Canada sur la question de la participation des femmes à la vie de l’Église. C’est une question urgente. (…). « Notre délégation a d’ailleurs déjà beaucoup insisté sur ce point lors des assises de 1971, 1980 et 1983 ». Voir « http ://femmes-ministeres.lautreparole.org/documents/eveques/Recommandations.html », sur le site http ://www.femmes-ministères.org.

[10] Matthieu PERREAULT, « Une main tendue aux femmes? », dans La Presse (1er avril 2010). Cette déclaration du théologien de l’Université Laval est faite dans le cadre de la publication du motu proprio « Omnium in mentem ». Texte sur le site http ://www.cyberpresse.ca/international/202004/01/01-4266387-un

[11] «  À propos de cours de préparation au diaconat féminin  ». Notification de trois Congrégations romaines, dans La Documentation catholique, t. 101, ( 2001), p. 876.

[12] Dans La Documentation catholique, t. 103, (2003), p. 58-107.

[13] Mgr Albert ROUET dans « Vers une théologie du diaconat », dans Études, 400/6 (2004), p.799.

[14] “The Commission’s study has not concluded that the possibility that women could be ordained to the diaconate remains open”. “It belongs to the Magisterium to pronounce with authority on the question”, dans “Clarification on ITC study on the diaconate”, dansL’Osservatore Romano. Weekly Edition in English (30 October 2002), p. 12. Texte sur le site http ://www.ewthn.com/library/CURIA/ITCDIAO.HTM

[15] John WIJNGAARDS a dressé un tableau comparatif entre les points de vue de la CTI et les résultats des recherches sur le sujet. L’auteur reproche, entre autres, aux membres de la CTI de ne pas avoir tenu compte des études récentes sur le sujet lesquelles reconnaissent le caractère sacramentel de l’ordination diaconale des femmes. Texte sur le site http ://www.womenspriests.org/deacons/debate.asp
Voir aussi A. BORRAS et B. POTTIER, La grâce du diaconat, chapitre VI, « Des diaconesses de jadis au diaconat féminin de demain », p. 153-191; Marie-Josèphe AUBERT, Des femmes diacres. Un nouveau chemin pour l’Église. Préface de Régine PERNOUD, (coll. Le point théologique 47), Paris, Beauchesne, 1987; J. HOURCADE, Les diaconesses dans l’Église d’hier… et de demain?, ouvrage déjà cité.

[16] Alors que le deuxième point enchaîne comme suit : « l’unité du sacrement de l’ordre, dans la claire distinction entre les ministères de l’évêque et des presbytres d’une part et le ministère diaconal d’autre part, est fortement soulignée par la Tradition ecclésiale, surtout dans la doctrine du concile Vatican II et l’enseignement postconciliaire du Magistère. À la lumière des éléments mis en évidence par la présente recherche historico-théologique, il reviendra au ministère de discernement que le Seigneur a établi dans son Église de se prononcer avec autorité sur la question », p. 107.

[17] Il s’ensuit que « femme-diacre » est la seule expression acceptable pour traduire « diaconos ». D’ailleurs ce terme est employé pour désigner des femmes dans les textes grecs avant la fin du IVe siècle ainsi qu’un certain nombre de textes qui viennent après. Le Concile de Nicée en 325, canon 19, introduit l’expression « é diakonos » (la diacre) tandis que c’est dans Les Constitutions apostoliques, fin du IVe siècle, qu’apparaît le néologisme « diaconissa ».

[18] L’étude présentée s’intitule Vers la restauration du diaconat pour les femmes. Towards the restauration of the ordained diaconnate for women, Montréal, janvier 1982, 17 p.

[19] Dans une entrevue donnée à Fribourg à Bernard BOVIGNY de l’Agence de presse internationale catholique (APIC), le 25 novembre 2005. Les caractères gras ne sont pas dans le texte.

[20] « Débat sur le diaconat féminin », publié le 07-03-2006 et que l’on retrouve sur le site http ://www.lacroix. Ici, il est nécessaire de rappeler que les ministères sont ecclésiaux et donc ni masculins ni féminins.

[21] Benoît XVI, à quelques reprises, revient sur la nécessité d’accorder plus de responsabilités aux femmes dans l’Église. Un peu plus loin dans ces pages, certains de ses propos seront cités.

[22] Le document est daté du 26 octobre 2009 a été publié le 15 décembre de la même année. Cinq articles du Code de droit canoniquesont modifiés dont deux concernent les diacres.

[23] Hervé LEGRAND, « Le diaconat dans sa relation à la théologie de l’Église et de ses ministères. Réception et devenir du diaconat depuis Vatican II », dans Diaconat XXIe siècle. Actes du Colloque de Louvain-la-Neuve (13-15 septembre 1994), sous la direction de André HAQUIN et Philippe WEBER, Bruxelles, Éditions Lumen Vitae/Novalis/Cerf/Labor et Fides, 1997, p. 20. Le théologien français reprend son point de vue dans « L’originalité du ministère des diacres. Une réflexion théologique », dans Cahiers de l’Atelier, no 491 (2001), p. 64.

[24] Un texte du IIIe siècle écrit en grec dans HIPPOLYTE de ROME, La tradition apostolique. Introduction, traduction et notes par B. Botte (coll. Sources chrétiennes, 11bis), 2e édition, Paris, Éditions du Cerf, 1968, no 8, p. 59.

[25] Le texte se lit comme suit : « Au degré inférieur de la hiérarchie, se trouvent les diacres auxquels on a imposé les mains “non pas en vue du sacerdoce, mais en vue du service” », dans Constitution sur l’Église, Lumen gentium, no 29. C’est depuis le VIe siècle que l’expression « de l’évêque » disparaît de l’adage ancien, période où l’ordre diaconal perd de sa pertinence et devient une étape vers le sacerdoce.

[26] Art. 3 du motu proprio «  Omnium in mentum  », dans La Documentation catholique, p. 363.

[27] Elle se retrouve dans l’encyclique Mediator Dei (1947), dans Jean-François CHIRON, « Diaconat et ecclésiologie  », dans Le diaconat permanent, p. 244.

[28] Voir J-F. CHIRON, « Diaconat et ecclésiologie », dans Le diaconat permanent, p. 244.

[29] B. SESBOUÉ, « Le diaconat a-t-il trouvé ses marques? », dans Le diaconat permanent, 204.

[30] B. SESBOUÉ, « Le diaconat a-t-il trouvé ses marques? », p. 204.

[31] Canon 1024 : « Seul un homme baptisé reçoit validement l’ordination sacrée ».

[32] C’est l’argument de «  l’analogie de la foi  » avancé par la CONGRÉGATION DE LA DOCTRINE ET DE LA FOI : « Le Christ était un homme, donc seul un homme peut le représenter », dans la Déclaration « L’admission des femmes au sacerdoce » (Inter-insignores), Cité du Vatican, 1976.

[33] André LALIER, « Bilan. Les diacres sont des perturbateurs », dans Cahiers de l’Atelier, no 491 (2001), p. 97-98.

[34] Cité par Isabelle DE GAULMYN, « Benoît XVI préoccupé par la place des femmes dans l’Église », dans LA CROIX 07-03-2007 sur le site http ://www.la-croix.com. Une année plus tard, à propos du titre diaconos de l’Église de Cenchrées attribué à Phébée (Rm 16,2, le Pape reconnaît que ce titre « exprime un véritable exercice de responsabilité de la part de cette femme en faveur de cette communauté chrétienne », dans BENOÎT XVI, « Le rôle des femmes dans l’Église », audience du 14 février 2007, sur le site Zenit : http ://www.zenit.org/article-14714?l-french.

[35] Entretien accordé à la télévision de Bavière, mercredi le 14 août 2006. Texte reproduit sur les 16 et 20 août sur le site Zenit :  http ://www.zenit.org/article-13388?l=-french  et 13420?l-french. Le texte cité se retrouve dans ce deuxième article, p. 2.

[36] Constitution dogmatique l’Église dans le Monde (Gaudium et Spes), no 4.

[37] « Jésus dans la recherche théologique contemporaine – Pourquoi fascine-t-il encore? » dans Normand PROVENCHER, Patrick SNYDER, Pourquoi fascine-t-il encore? Les conférences du Centre culturel chrétien de Montréal, Montréal, Fides/Médiaspaul, 2010, p. 24-25.

[38] Dans ce sens que l’on peut inscrire le plaidoyer soutenu par Joseph MOINGT dans son article intitulé « Les femmes et l’avenir de l’Église » dans Études, 414/1 (2011), p. 67-76.

Micheline Laguë

A propos Micheline Laguë

Détentrice d'un Ph. D en théologie de l'Université d'Ottawa et d'un doctorat en théologie, grade canonique, de l'Université Saint-Paul, Micheline Laguë, m.i.c., est professeure retraitée de théologie de l'Université Saint-Paul. Ses recherches portent sur la spiritualité, les ministères, le partenariat hommes et femmes dans l'Église. Membre active du réseau Femmes et ministères, elle est coauteure de « Voix de femmes, voies de passage » (Éditions Paulines, 1995) et auteure de nombreux articles.
Ce contenu a été publié dans Le diaconat pour les femmes. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.